La Conférence internationale de soutien à la Libye de l'après-Kadhafi se tient jeudi en fin d'après-midi à Paris, avec la participation d'une soixantaine de délégations de haut niveau représentant plusieurs pays et Organisations internationales, dont le Maroc. Convoquée à l'initiative de la France et de la Grande-Bretagne, cette réunion de haut niveau sur l'avenir de la Libye vise à préparer la transition libyenne après la chute du régime de Kadhafi. Elle doit notamment examiner les prochaines étapes de cette transition, notamment la reconstruction de l'Etat libyen et les modalités de soutien que la communauté internationale peut apporter au peuple libyen. Sur le plan politique, l'objectif est d'oeuvrer pour le succès du processus de transition, alors que des poches de résistance des forces pro-Kadhafi subsistent toujours malgré la prise de contrôle de Tripoli par les insurgés du Conseil national de transition (CNT). Il s'agit, entre autres, d'éviter la reproduction de l'échec des exemples irakien, après la chute du régime de Saddam Hussein, et afghan dans le sillage de la guerre contre Al Qaïda. Les participants devraient également se pencher sur la question du déblocage de dizaines de milliards de dollars d'avoirs de l'ancien régime libyen gelés dans les banques internationales. Après le feu-vert des Nations unies, seul un montant de 1,5 milliard de dollars ou d'euros a été débloqué par des banques américaines, britanniques et françaises, sur une enveloppe totale de plus de 50 milliards de dollars. Outre les membres du Groupe de contact, mis en place dans le but de coordonner les opérations militaires menées par l'Otan en Libye pour la protection de la population civile contre les troupes du régime Kadhafi, la Conférence a été élargie à plusieurs autres pays, dont la Chine et la Russie qui étaient hostiles à l'intervention de l'Alliance atlantique. Elle va "bien au-delà du seul Groupe de contact", appelé à devenir le Groupe des +amis de la Libye+, avait assuré le président français, Nicolas Sarkozy, en annonçant cette rencontre le 24 août dernier. La Conférence, coprésidée par M. Sarkozy et le Premier ministre britannique, David Cameron, sera notamment marquée par la participation de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, de la chancelière allemande Angela Merkel et du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. L'Union pour la Méditerranée (UpM), représentée par son secrétaire général le Marocain Youssef Amrani, ainsi que les représentants d'autres Organisations internationales et régionales, dont l'Union européenne, l'Otan, la Ligue arabe et l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), y participent également. Le Maroc, qui a confirmé le 23 août dernier sa reconnaissance officielle du CNT en tant que représentant "unique" et "légitime" du peuple libyen, est représenté à cette réunion par le chef du gouvernement, Abbas El Fassi, accompagné du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taib Fassi Fihri. Le Royaume avait participé activement à toutes les réunions du Groupe de contact sur la Libye, depuis sa création le 29 mars dernier à Londres. M. Fassi Fihri avait d'ailleurs été l'une des premières personnalités étrangères à se rendre à Benghazi, alors siège du CNT, au lendemain de la libération de Tripoli, pour réaffirmer "la détermination du Maroc à fournir le soutien total au peuple libyen frère dans cette conjoncture décisive, importante et historique".