On ne les retrouve plus uniquement dans les quartiers dits populaires mais également dans les plus huppés de la capitale, ce sont les éternels nids-de-poule qui se multiplient au fil du temps sur les grandes et petites voies de la ville. -Par Adil Z. JABIRI-. Principale source de stress chez les automobilistes qui se prêtent, bon gré malgré, au jeu d'un slalom géant au quotidien, ces excavations qui font partie du paysage urbain de Rabat constituent également une menace à la sécurité des conducteurs et des piétons. Si ce décor semble moins frappant durant la saison estivale, la scène devient plus chaotique par temps de grosse pluie: des pans entiers d'asphalte se détachent et forment des obstacles à la circulation et les crevasses s'agrandissent prenant la forme de cratères d'obus. Lassés de cette situation, des usagers Rbatis multiplient les débats et les plaintes sur les réseaux sociaux et les blogs pour exprimer leur ras-le-bol et faire valoir leur droit à une chaussée carrossable. Cette question est également source de préoccupation chez les grands et petits citadins qui ne sont pas du tout fiers de voir les artères de leur ville, pourtant dotée de nouveaux moyens de transport urbain, se transformer en pistes impraticables. Ils pointent du doigt le manque de sérieux des entreprises qui effectuent, pour le compte des communes, les travaux de réfection des chaussées, qui s'apparentent plutôt à des solutions de replâtrage nécessitant pourtant autant d'argent que si l'on refait la route en entier. D'autres usagers plus téméraires, s'accommodent de cette situation et s'improvisent spécialistes de l'entretien routier. Perdant tout espoir de voir les services concernés se manifester près de chez eux, sauf en période de campagnes électorales, ils n'hésitent pas à couvrir ces trous de sable, gravats ou autres déblais résultant de la démolition de bâtiments pour sauver ce qui reste de leurs véhicules. D'autres encore, qui évoquent leur calvaire non sans humour, cherchent à se procurer «des systèmes GPS anti nids-de-poule», mais gardent tout l'espoir de voir les pouvoirs publics, qui se sont dotés d'un arsenal juridique solide pour lutter contre les accidents de la route, faire preuve d'autant de rigueur à l'encontre de ceux qui s'occupent de l'entretien routier, la réalisation de tout projet étant normalement verrouillée par un cahier des charges. De l'avis de connaisseurs, des montants colossaux sont dédiés aux travaux publics dans le cadre des budgets communaux, lesquels sont assujettis à des contrôles rigoureux. Ce contrôle gagnerait en efficience s'il s'attaquait aux défaillances qui entourent l'exécution des travaux de réfection des routes, estiment-ils.