Le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah a eu, mardi à Rabat, des entretiens avec le président du sénat chilien, Guido Gilardi, actuellement en visite au Maroc. Lors de cette entrevue, M. Biadillah a évoqué les mutations profondes que connait la région arabe, mettant en exergue la spécificité du modèle politique marocain, qui consiste en son choix du multipartisme et l'interdiction, depuis la première constitution du Royaume, du système du parti unique. Un communiqué de la Chambre des indique que M. Biadillah a aussi passé en revue l'expérience bicaméral et le rôle de la Chambre des conseillers à la lumière de la nouvelle Constitution. Il a présenté le processus des réformes politiques, sociales, économiques et institutionnelles engagées durant la dernière décennie sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, et couronnées par l'adoption de la nouvelle Constitution qui place, désormais, le Maroc dans le club des pays à forte tradition démocratique. Il a aussi rappelé les efforts déployés en matière de lutte contre l'immigration clandestine et les réseaux de trafic de drogue, d'êtres humains et d'armes, et de lutte contre le crime transcontinental et le terrorisme, dont la menace terroriste que représente Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) dans la région sud-méditerranéenne. Il a, par ailleurs, mis en exergue les bonnes relations liant le Maroc et le Chili, notamment après la visite effectuée, en 2004, par SM le Roi dans ce pays, et l'importance de la dimension parlementaire dans le renforcement des liens entre les deux peuples amis pour le bien de leurs pays respectifs. Il a soutenu que la position géostratégique du Royaume et ses relations privilégiées avec l'Europe, le monde arabe et les pays sub-sahariens l'intitulent à servir de trait d'union entre ces pays et l'Amérique latine. M. Biadillah a informé son hôte chilien des derniers développements de la question de l'intégrité territoriale du Royaume et de la situation sociale catastrophique et des pénibles souffrances morales des séquestrés dans les camps de Tindouf, relevant que la proposition marocaine d'autonomie demeure une solution définitive et permanente, particulièrement après la constitutionnalisation de la régionalisation avancée. Il a souligné que cette proposition est nature à contribuer au renforcement d'une Union du Maghreb arabe (UMA) qui soit capable de relever les défis communs et à permettre aux populations des provinces du sud de gérer eux-mêmes leurs affaires locales. Pour sa part, le président du sénat chilien a passé en revue certains aspects du processus de démocratisation dans son pays qui remonte à quelque 200 ans. Il a aussi évoqué les bonnes relations entre le Maroc et le Chili et les moyens de les renforcer davantage dans tous les domaines de coopération (économie, énergie renouvelables, recherche scientifique,...), mettant l'accent sur l'importance d'une action commune selon un agenda défini de commun accord. S'agissant de l'intégrité territoriale du Royaume, le responsable chilien a indiqué que son pays soutient les efforts des Nations-Unies pour trouver une solution à cette question, réitérant par la même l'intérêt accordé par le Chili à la proposition marocaine d'autonomie qu'il a qualifiée d'"intelligente". Le président du sénat chilien se trouve actuellement en visite au Maroc à l'invitation de son homologue marocain. Cette entrevue s'est déroulée en présence du troisième vice-président de la Chambre des conseillers, Lahcen Bijdiguen.