Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taib Fassi-Fihri, a souligné, jeudi soir à Manhasset, que le processus de normalisation en cours entre le Maroc et l'Algérie est de "nature à contribuer à la résolution" de la question du Sahara. Ce processus qui englobe "plusieurs secteurs ainsi que des échanges de visites au niveau ministériel et de réflexions est également de nature à relever les défis auxquels fait face la région du Maghreb arabe aux niveaux économique et sécuritaire et partant, à contribuer à la résolution de ce différend régional", a dit le ministre lors d'un point de presse, à l'issue du 8eme round de pourparlers informels sur le Sahara, tenu du 19 au 21 courant, sous l'égide des Nations unies. A cet égard, le ministre a appelé l'Algérie à se conformer à la légalité internationale, notamment le droit humanitaire dans les camps de Tindouf. "Ces 8èmes pourparlers informels ont permis à la partie marocaine de réitérer son appel à la communauté internationale et à l'Algérie, en tant que pays hôte des réfugiés sur son territoire, d'appliquer d'abord et avant tout le droit humanitaire international, notamment l'organisation et l'enregistrement" des populations vivant dans les camps de Tindouf, en Algérie depuis des décennies, a-t-il dit. Le ministre a relevé, à ce propos, "une ambiguïté quant aux lois appliquées dans les camps en territoire algérien, à la responsabilité et aux engagements nécessaires auxquels l'Algérie doit se conformer". Les autres parties se "complaisent dans une posture figée", a regretté le ministre, dénonçant le "reniement du polisario de ses engagements" sur notamment l'examen de la "question des droits de l'Homme que lui-même avait réclamé". Fort de son arsenal juridique en matière des droits de l'Homme, le Maroc avait accepté cette proposition, a dit le ministre, pointant du doigt "la très forte hésitation du polisario à l'égard de l'approche novatrice initiée par l'Envoyé personnel de l'ONU, Christopher Ross, ainsi que vis-à-vis des nouveaux thèmes inclus dans cette approche", à savoir la gouvernance territoriale, liée notamment à l'éducation, la santé et l'environnement. Le Maroc a noté avec satisfaction que les Nations unies, tel que stipulé dans la dernière résolution du conseil de sécurité, insistent pour que les deux parties s'inscrivent dans cette approche parallèle. "Plus important encore, a-t-il insisté, il y a nécessité de faire participer (aux prochaines réunions) les représentants légitimes et crédibles des provinces et en dehors, afin qu'ils puissent apporter leur contribution et réfléchir à un règlement définitif". Parmi les thèmes inscrits dans le cadre de cette nouvelle approche, le ministre a cité, également, la question des richesses naturelles. Le Maroc, quant à lui, a exprimé sa "totale disposition à poursuivre l'examen de tous ces points", a poursuivi M. Fassi Fihri. Ce round, a-t-il dit, a été également "une nouvelle occasion pour présenter l'initiative marocaine d'autonomie en ce qu'elle a de global et rappeler son caractère légitime tel qu'il a été souligné par le conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que son respect total de la légalité internationale". "Fort de l'unité de son front intérieur autour de la question du Sahara, et de la légitimité et de la justesse de sa cause, le Maroc ne restera pas les bras croisés et poursuivra sa marche de développement sur les plans socio-économique et culturel, mais aussi politique, rappelant à cet égard la tenue de la consultation référendaire sur le nouveau projet auquel les Marocains ont massivement adhéré, a-t-il indiqué. La délégation marocaine à ces pourparlers comprenait outre M. Fassi Fihri, Mohamed Yassine Mansouri, Directeur général des Etudes et de la documentation (DGED) et Maouelainin Khalihanna Maouelainin, Secrétaire général du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes (CORCAS).