Le 7ème festival international de la culture amazighe (FICAM), ouvert vendredi soir à Fès, braque cette année les feux de la rampe sur la constitutionnalisation de la langue amazighe, ce "bel essor" qui vient couronner un long processus de promotion d'une composante de l'identité nationale. Les initiateurs de cette édition, la Fondation Esprit de Fès en premier, ont retenu la thématique de " la langue amazighe dans l'éducation et les médias au Maghreb et dans la diaspora" pour servir de fil conducteur aux débats. Des discussions qui devront mettre en évidence "l'impact positif du multiculturalisme et de la culture amazighe en particulier sur l'intégration de la langue amazighe dans la vie publique". C'est aussi l'occasion, selon le directeur de la manifestation, Moha Naji, de réfléchir sur l'instauration "d'une politique linguistique juste et rationnelle, qui soit en mesure de revaloriser le patrimoine culturel des Marocains, de redorer le blason de l'identité nationale et d'immuniser les jeunes générations contre toute uniformisation culturelle". Des aspirations qui ne pourront aboutir à bon port sans un véritable système d'enseignement qui intègre toutes les composantes nationales, d'une part, et un réel accompagnement des médias de l'autre, estime-t-il. Ce sont ces deux axes qui seront ainsi passés au crible par les chercheurs et acteurs de la société civile présents cette année. Ils devront passer au peigne fin des sujets liés au "patrimoine amazighe et rôle de l'identité dans le changement social et le développement humain", aux "représentations socioculturelles de l'amazigh dans le système éducatif", à "l'enseignement de la langue amazigh au Maghreb et dans la diaspora", mais aussi à "l'amazigh dans le système éducatif et les médias". L'habituelle séance d'hommage est consacrée cette année à une grande figure amazighe, en la personne de Mhand Laenser, le "militant associatif et l'homme politique qui a amplement contribué à la promotion de la culture amazighe durant de longues années". Les témoignages livrés à cette occasion ont dressé un portrait d'un fervent défenseur de la culture amazighe, mais aussi de la diversité culturelle, de l'ouverture sur l'autre et de la préservation de l'identité nationale. Outre le volet académique de cette manifestation, organisée en partenariat avec l'Association Fès-Saiss et le Centre Sud-Nord, la chanson amazighe sera dûment célébrée, à travers ses poètes et artistes-chanteurs, qui se produiront chaque soir aux places historiques de Bab Boujloud et Bab Al Makina. Cette année, le public pourra apprécier des concerts de haute facture de Rouicha, Hadda Ouakki, du maestro Ahidous, de Tachinwit et bien d'autres. Le menu de cette 7ème édition comprend aussi des expositions d'objets d'artisanat, d'oeuvres d'art amazigh, de tapis et de livres et manuscrits, mais aussi des ateliers sur l'alphabet Tifinagh et des lectures poétiques.