La baisse des migrations internationales, traduisant le recul de la demande de travailleurs dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), devrait se poursuivre en 2010, mais leurs flux devront reprendre avec la reprise économique, estime l'organisation des pays les plus riches de la planète. Dans son rapport 2011 sur les "Perspectives des migrations internationales", l'OCDE relève que les flux migratoires ont diminué dans les pays de l'organisation de 7 pc environ en 2009, tombant à 4,3 millions d'individus, "chiffre en baisse par rapport à 2008, où il atteignait un peu plus de 4,5 millions", alors qu'"un nouveau recul des migrations est probable en 2010". Selon le rapport, cette baisse est particulièrement marquée dans les pays asiatiques de l'OCDE ainsi que dans la plupart des pays d'Europe, notamment l'Espagne, l'Irlande, l'Italie, la République tchèque et la Suisse. En Europe, les mouvements entre les Etats membres de l'Union européenne ont diminué de 22 pc en 2009. En revanche, les migrations à caractère permanent vers l'Australie, le Canada et les Etats-Unis ont légèrement augmenté. Particulièrement sensible à l'évolution de la demande, la migration temporaire de travail, elle, a baissé de 17 pc en 2009. Les experts de l'OCDE estiment toutefois que compte tenu de la gravité de la crise, les migrations ont diminué dans des proportions moindres que celles auxquelles on pouvait s'attendre. Cela reflète vraisemblablement, selon eux, l'impact des tendances démographiques, notamment en Europe où le vieillissement des populations et la baisse des taux de fécondité se traduiront par une demande constante de travailleurs qualifiés et non qualifiés. Les migrations à caractère familial ou humanitaire sont moins touchées par les fléchissements de l'activité économique, d'après l'étude. Lors de sa présentation du rapport, le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, s'est dit convaincu que "la demande de migration de travail reprendra" dans les pays de l'organisation de coopération et de développement économiques. "La mondialisation et le vieillissement des populations nous en donnent la certitude. Les pouvoirs publics doivent faire plus pour développer des filières légales de migration de travail et favoriser une meilleure utilisation des compétences des immigrés", a-t-il plaidé.