Depuis l'annonce du projet de nouvelle Constitution dans le discours prononcé, le 17 juin, par SM le Roi Mohammed VI, les réactions à Washington, du Département d'Etat aux thinks tanks, en passant par les principaux médias US, ont mis en avant le caractère "audacieux" d'un tel projet qui constitue une "lueur d'espoir opportune" pour la région arabe et engage le Maroc sur "la voie royale de la démocratie". -Par Fouad ARIF-.
"Nous sommes encouragés par les propositions annoncées par le Roi" dans le but de renforcer le processus démocratique au Maroc à travers des réformes constitutionnelles aux plans judiciaire et politique", a récemment affirmé le porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland. La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton avait, dans le même contexte, souligné que les réformes annoncées, le 9 mars dernier, par SM le Roi Mohammed VI constituent "un modèle pour les autres pays de la région" et "sont porteuses de grandes promesses d'abord et avant tout pour le peuple marocain". "Au moment où certains pays adoptent une approche unidimensionnelle, SM le Roi a initié des réformes globales aux plans économique, social et politique", avait souligné, en mars dernier, le chef de la diplomatie US lors d'une conférence de presse conjointe au Département d'Etat, avec son homologue marocain, Taib Fassi Fihri. Outre l'exécutif US, le projet de nouvelle Constitution a reçu au Congrès un soutien bipartisan appuyé. La Présidente de la Commission des affaires étrangères à la Chambre basse et chef de file du parti républicain, Ileana Ros-Lehtinen, a salué "les mesures proactives contenues dans ledit projet visant à consolider le parlement, promouvoir la liberté de pensée et les valeurs des droits de l'Homme et garantir l'indépendance de la justice et le libre exercice des cultes".
+UN REFERENDUM HISTORIQUE SUR DES REFORMES CONSTITUTIONNELLES SUBSTANTIELLES+. Ce projet, qui est "le bienvenu, s'inscrit dans un processus à long terme dans le but d'asseoir les fondements de la démocratie et consolider davantage la stabilité du Maroc", a-t-elle ajouté, en soulignant que l'agenda de réformes fixé par le Maroc est à même de servir d'"exemple pour la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord". Plusieurs de ses collègues ont, pour leur part, affirmé que le Maroc "se positionne, encore une fois, en tant que modèle à suivre en matière de réformes positives", dans une région arabe en proie à des convulsions sociopolitiques et où le processus de transition en Tunisie et en Egypte semble engagé sur une voie tortueuse. "Je tiens à féliciter le Royaume du Maroc pour les progrès qu'il a pu réaliser en matière de consolidation des principes démocratiques que sont l'égalité, des élections libres et transparentes et l'Etat de droit", a déclaré Mario Diaz-Balart, représentant de l'Etat de Floride à la Chambre des représentants. Comme "l'avait promis le Roi avec audace, le peuple marocain participera, le 1er juillet, à un référendum historique sur des réformes constitutionnelles substantielles, au moment où nombre de pays arabes ploient sous le joug de régimes répressifs", fait observer ce congressman républicain. Pour le démocrate, Steve Rothman, de l'Etat de New Jersey, SM le Roi Mohammed VI avait annoncé des réformes "historiques dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle". Tout en "applaudissant" le Souverain pour ce projet "audacieux", Rothman note que "l'avenir du Maroc est de plus en plus entre les mains du peuple".
Au niveau des médias US, le Wall Street Journal, publication de référence des milieux d'affaires proches des centres de décision, a noté que "le Roi Mohammed VI a mis sur les rails un train de réformes politiques", au moment même où les attentes populaires ont été "réprimées dans le sang" dans certains pays arabes. Le journal rappelle, dans ce contexte, que "l'expérience a démontré tout au long de ces trois dernières décennies, notamment en Corée du sud, au Chili, en Europe Centrale et en Afrique du sud, que l'émergence des démocraties intervient plus facilement et de manière plus substantielle à travers un processus de négociations". En étant à l'écoute de son peuple, SM le Roi Mohammed VI a ainsi "ouvert la voie à davantage de libéralisation politique", souligne le "Wall Street Journal" en estimant qu'il s'agit là d'une "invitation qu'il convient de saisir comme il se doit".
+UNE NOUVELLE EXPRESSION DE L'EXCEPTION MAROCAINE+.
Soulignant le caractère "avant-gardiste" dudit projet, le quotidien US à grand tirage, le Washington Post, a fait observer que ce document "enterre des mythes et des préjugés qui voudraient que la diversité ne serait pas possible dans un pays musulman, tout autant que l'appartenance tribale ou ethnique qui rendrait ingouvernable un Etat-Nation". Le projet, soumis à référendum, mettra en application un objectif escompté de longue date, à savoir le renforcement de la régionalisation et de la gouvernance locale tel que cela avait été promis dans le discours "historique" prononcé par SM le Roi le 9 mars dernier, soulignait encore le journal. Fidèle à ce même engagement stratégique et irréversible en faveur des réformes, le Souverain a donné, à travers le projet de nouvelle Constitution, un coup d'accélérateur à cette approche qui fait "l'exception marocaine", fait remarquer de son côté Foreign Policy Magazine. Dans un contexte régional plus large, la publication note que, contrairement à l'Egypte et à la Tunisie, deux pays qui ont connu des changements de régimes violents, le Maroc dispose de vecteurs d'expression libre des opinions, des revendications et des doléances. Le projet de nouvelle Constitution marocaine est "révolutionnaire à bien des égards (...) en ce sens qu'il met en avant une monarchie constitutionnelle moderne, à l'image de celles d'Europe occidentale", soutient pour sa part la chaine américaine d'information Fox News. "Le vendredi 17 juin, nous avons eu la réponse : il s'agit bien d'une monarchie constitutionnelle moderne faite dans le même moule qui a produit des régimes politiques similaires en Europe occidentale", explique Fox News, notant que le Royaume fait ainsi son entrée dans le giron des Etats totalement investis dans la modernité et la démocratie.
+LA VOLONTE POPULAIRE PLACEE AU COEUR DU PROJET DE LA NOUVELLE CONSTITUTION+.
Les réformes ainsi engagées par SM le Roi "s'inscrivent en droite ligne de l'évolution de l'histoire du Maroc et d'une vision imprégnée des vertus de la modération", relevait encore Fox News, en rappelant à ce propos que le Royaume "a toujours été un creuset de confessions et de cultures différentes, où ont cohabité dans l'harmonie Arabes, Berbères, Musulmans et Juifs". La volonté populaire et le verdict des urnes sont placés au coeur même du projet de la nouvelle Constitution, souligne le Hudson Institute, un think tank multidisciplinaire américain, spécialisé dans les questions militaires, stratégiques, des relations internationales et de droit. "Le Parlement sera élu au suffrage universel et le Premier ministre, qui sera désormais chef du gouvernement, émanera du parti politique arrivé en tête des élections législatives à l'instar de ce qui se passe en Europe", note le Hudson Institute, en mettant en avant "la vision à long terme" de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. L'Atlantic Council, un institut de recherche basé à Washington, fait observer, quant à lui, qu'avec l'annonce dudit projet, le Maroc a fait "le choix de l'audace", qui l'engage sur une voie "garantissant l'équilibre entre les exigences de la stabilité et la nécessité d'ouverture et de changement". Et de conclure que les Etats-Unis et l'Europe "seraient bien avisés d'investir leurs ressources politiques et économiques pour soutenir la consolidation du processus démocratique au Royaume du Maroc".