Avec le projet de la nouvelle constitution, annoncé le 17 juin par SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a choisi de faire le "pari audacieux" des réformes tout en "prouvant ainsi qu'il est de nouveau l'exception à la fois dans le monde arabe et sur le continent africain", affirme vendredi le Think tank américain "Atlantic Council". "Au moment où l'issue du Printemps arabe, en général, et des révolutions en Afrique du Nord, en particulier, reste loin d'être certaine, le Maroc a opté pour un pari audacieux avec le projet de la nouvelle constitution", souligne l'expert américain et Directeur du Centre Michael S. Ansari pour l'Afrique relevant de l'Atlantic Council, Peter Pham, dans une analyse intitulée "Le Maroc parie sur les réformes". +Projet de Constitution, preuve nouvelle de l'exception marocaine+ La nouvelle constitution marocaine, qui sera soumise à référendum le 1er juillet, permettra au Royaume de prouver à nouveau qu'il est une exception, à la fois dans le monde arabe et sur le continent africain, estime cet analyste qui juge que "des réformes intégrales, volontairement choisies et entreprises à la fois en respectant l'histoire, de religion, et la culture et menées à un rythme convenable, peuvent offrir une voie vers un avenir garantissant un équilibre entre les exigences de la stabilité et celles de l'ouverture et du changement". "En répondant aux aspirations des citoyens ordinaires d'avoir l'opportunité réelle d'avoir leur mot à dire sur leur propre gouvernance, le Roi et le gouvernement marocains entendent couper court ainsi à l'extrémisme, tout en mettant à profit l'énergie de la jeunesse pour promouvoir la croissance et le développement politique, économique et social du pays ", soutient encore l'Atlantic Council. +Un accueil international favorable au projet de Constitution+ Peter Pham fait également remarquer que le projet de la nouvelle constitution annoncé par le Souverain "a recueilli non seulement une attention favorable de la part de l'administration américaine qui s'est dite, par la voix de la porte-parole du Département d'Etat, +encouragée+ par ce projet, mais également de la part des alliées européens des Etats-Unis". +Un mouvement de réformes qui ne date pas d'hier + Et l'expert de relever, à cet égard, qu'au Maroc, le processus de réformes "ne date pas d'hier, en ce sens que de nombreuses réformes avaient été déjà lancées sous le règne de feu Hassan II", soulignant que ces dernières ont été "élargies dans le cadre d'un ambitieux processus lancé par l'actuel Souverain depuis près de douze ans". L'auteur de l'article rappelle ainsi que l'une des premières mesures entreprises par SM le Roi Mohammed VI au lendemain de Son intronisation était la création d'une commission indépendante afin de solder le passif des violations des droits de l'Homme, et qui a permis d'écouter plus de 7.000 cas et d'octroyer plus de 100 millions de dollars à titre de réparation. Peter Pham conclut que les réalisations "impressionnantes" du Royaume en matière de pluralisme politique et de libertés publiques et individuelles, contrastent avec la léthargie marquant les systèmes politiques de nombres de pays de la région, en proie aujourd'hui à l'incertitude et aux tumultes sociopolitiques.