. La volonté populaire et le verdict des urnes sont placés au coeur même du projet de la nouvelle constitution annoncée dans le discours prononcé par SM le Roi Mohammed VI, le 17 juin, souligne le Hudson Institute,un think tank multidisciplinaire américain, spécialisé dans les questions militaires, stratégiques, des relations internationales et de droit. "Le parlement sera élu au suffrage universel et le Premier ministre, qui sera désormais Chef du gouvernement, émanera du parti politique arrivé en tête des élections législatives à l'instar de ce qui se passe en Europe", note le Hudson Institute dans un article intitulé : "Exception marocaine, Acte II", en mettant en avant dans ce contexte "la vision à long terme" de SM le Roi Mohammed VI. Le projet de la nouvelle Constitution stipule clairement l'engagement du Maroc vis-à-vis des principes et valeurs universels, ajoutant que ledit projet est aussi l'expression de la volonté du Royaume d'être un Etat moderne, attaché aux chartes et conventions onusiennes, et agissant comme partie prenante et acteur à part entière au sein de la communauté internationale, relève l'auteur de l'article, Ahmed Charai, membre du Conseil d'administration du Center for Strategic and International Studies (CSIS, Washington). +Un projet révolutionnaire à plus d'un titre+. "L'égalité des citoyens y est tout aussi clairement définie tout comme les droits de la femme", a-t-il souligné, qualifiant une telle disposition d'"avancée historique qui élimine les dernières barrières face aux législations relatives aux libertés individuelles, particulièrement celles concernant le statut de la femme". Le projet de la nouvelle constitution est "révolutionnaire à plus d'un titre", estime, par ailleurs, le Hudson Institute. Bien qu'il réitère que le Maroc est un Etat musulman, le document garantit néanmoins "le libre exercice des cultes", explique cet institut américain, qui souligne la mise en valeur de l'identité plurielle du Royaume dans ses affluents arabo-islamiques, amazigh, saharo-africain, andalou, hébraïque et méditerranéen. De même, relève l'auteur de l'article, le projet de la nouvelle constitution prévoit aussi la constitutionnalisation de l'Amazigh comme langue officielle, sachant que son officialisation effective devra s'inscrire dans un processus graduel, au moyen d'une loi organique, qui en définira les modalités d'intégration dans l'Enseignement et dans les secteurs prioritaires de la vie publique. +Le projet de la nouvelle constitution, en droite ligne d'une longue série de réformes+
Le Hudson Institute relève, en outre, que l'annonce du projet de la nouvelle constitution procède d'une logique de consolidation des institutions démocratiques au Maroc, "un pays dépositaire d'une longue tradition de pluralisme politique", rappelant qu'au Royaume s'activent une douzaine de grandes formations politiques, une presse indépendante et des ONG des droits de l'Homme. Dans le même sillage, le think tank US estime que le Maroc peut se targuer d'avoir organisé des élections libres et transparentes grâce auxquelles un gouvernement d'alternance avait vu le jour en 1998 par le biais d'une coalition conduite par le parti de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), notant que "ce fut la première fois qu'un parti d'opposition accède au gouvernement dans le monde arabe". En 2002, le passif des violations passées des droits de l'Homme a été soldé grâce à la mise en oeuvre d'un processus de réconciliation nationale, rappelle-t-on encore dans le même ordre d'idées. Le projet de la nouvelle constitution répond largement aux aspirations du peuple marocain, "tant et si bien que cela a été réalisé sans effusion de sang, ni instabilité", conclut le Hudson Institute.