millions d'enfants qui travaillent, et réclamé que des mesures urgentes soient prises pour mettre fin à cet état de fait. Dans un nouveau rapport publié à l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants intitulé "Enfants dans les travaux dangereux: ce que nous savons, ce que nous devons faire", l'Organisation cite une série d'études réalisées à la fois dans les pays industrialisés et dans les pays en développement qui indiquent que toutes les minutes, quelque part dans le monde, un enfant qui travaille est victime soit d'un accident, soit d'une maladie ou encore d'un traumatisme psychologique lié à son activité professionnelle. L'étude affirme aussi que, même si le nombre total d'enfants âgés de 5 à 17 ans confrontés à des formes dangereuses de travail, a baissé entre 2004 et 2008, le nombre de ceux âgés de 15-17 ans a augmenté de 20 pc durant la même période, passant de 52 à 62 millions. "Malgré d'importants progrès ces dix dernières années, le nombre d'enfants au travail dans le monde - et notamment dans ses formes dangereuses - demeure élevé", a constaté le Directeur général du Bureau international du Travail (BIT), M. Juan Somavia, cité par l'OIT. Il a appelé les gouvernements, les employeurs et les travailleurs à "travailler ensemble pour mettre en place et faire appliquer les mesures nécessaires qui peuvent mettre fin au travail des enfants" car "sa persistance constitue clairement une mise en cause du modèle de croissance prédominant". Mettre un terme aux formes de travail qui mettent en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant doit constituer une priorité pour nous tous", a insisté M. Somavia. L'an dernier, le rapport mondial de l'OIT sur le travail des enfants avertissait déjà que les progrès enregistrés en vue de l'élimination des pires formes de travail des enfants diminuaient. Il exprimait sa préoccupation en craignant que la crise économique "ne brise encore un peu plus" les progrès vers l'objectif de l'abolition des pires formes de travail des enfante d'ici à 2016. Un an plus tard, l'OIT reste extrêmement préoccupée par l'impact de la crise sur les enfants, souligne l'Organisation. Le rapport appelle par ailleurs à renouveler les efforts pour que chaque enfant puisse aller à l'école au moins jusqu'à l'âge légal du travail, ajoutant que des mesures doivent être prises rapidement pour s'attaquer aux travaux dangereux effectués par des enfants qui ont atteint l'aga minimum légal pour travailler mais qui sont susceptibles de faire face à des dangers sur leur lieu de travail. Le document demande à ce que chaque pays établisse une liste des travaux dangereux comme le demandent les conventions de l'OIT sur le travail des enfants et exige aussi la mise en place d'actions de formation auprès des jeunes travailleurs qui ont atteint l'âge légal de travailler afin qu'ils soient conscients des risques mais aussi de leurs droits et de leurs responsabilités sur leur lieu de travail. Le rapport signale encore que l'exposition aux risques peut avoir un effet particulièrement grave sur les enfants, dont le corps et l'esprit sont encore en pleine croissance même à la fin de leur adolescence et passe en revue six secteurs économiques (agriculture, pêche, travail domestique, mines et carrières, industrie des services, commerce de rue). Les auteurs soulignent aussi que le problème des enfants ayant un travail dangereux n'est pas limité aux pays en développement, faisant état de données qui mettent en évidence la grande vulnérabilité des jeunes aux accidents du travail aux Etats-Unis et en Europe.