Le débat "Média et société", lancé jeudi à Rabat, ouvre de nouveaux canaux de communication pour asseoir un débat national sérieux et responsable en faveur du développement de l'exercice de la profession, ont indiqué des parlementaires lors d'une rencontre au siège du Parlement. Ils ont été unanimes à souligner que cette initiative, lancée par plusieurs groupes parlementaires, vise à réunir les conditions nécessaires pour engager un débat responsable et sérieux afin de permettre aux acteurs concernés de relever les défis imposés au secteur et promouvoir l'exercice de la profession. S'exprimant à cette occasion, Mme Latifa Bennani Smires, présidente du groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme à la Chambre des représentants a relevé que la "démocratisation du secteur des médias n'est pas chose facile" et dépend en grande partie de la volonté des acteurs concernés et de leur adhésion à cette initiative. Elle a mis l'accent également sur l'importance du renforcement du cadre juridique du secteur, appelant à la mise en place d'une justice chargée de statuer sur les affaires impliquant les médias. Le président du groupe socialiste à la Chambre des représentants, M. Ahmed Zaidi, a affirmé que le débat national est un chantier qui jette les bases d'une presse libre et professionnelle, estimant qu'il existe une conscience de la part de tous les acteurs concernés quant à l'importance de "promouvoir davantage la liberté de la presse". Après avoir évoqué certaines problématiques relatives au secteur, dont la déontologie, la qualité et la crédibilité, M. Zaidi a estimé que la presse est appelée à accompagner, à travers la critique constructive, les développements que connaît la société. Considérée comme une nécessité impérieuse, la révision du cadre juridique constitue l'un des objectifs de ce débat auquel prendront part l'ensemble des acteurs concernés (professionnels, politiciens, société civile...), a-t-il dit. Pour sa part, le président du groupe authenticité et modernité à la Chambre des représentants, M. Ahmed Touhami, a indiqué que le Maroc des transitions et de l'élargissement du champ des libertés et des droits "nous impose à réfléchir sur les moyens à même de garantir la promotion de nos médias pour qu'ils puissent jouer pleinement leur rôle dans le processus de réformes". Le PAM considère que la réussite du débat est tributaire de la confiance entre l'ensemble des acteurs concernés, a-t-il dit, relevant que la nouvelle étape nécessite une prise de conscience des défis que le Maroc se doit de relever. Il a, dans ce sens, appelé les partis politiques à assumer leur responsabilité pour faire réussir ce chantier et pour qu'une politique sectorielle consensuelle soit adoptée. D'autres parlementaires ont souligné, dans des interventions au nom de leurs groupes, que le débat est un élément essentiel pour présenter les contraintes qui pourraient entraver le processus de réforme auquel le Maroc a adhéré, mettant en exergue le rôle stratégique des médias dans l'accompagnement des mutations profondes et accélérées que connaît la société marocaine. Ils ont appelé à mener à bien cette initiative en définissant un cadre juridique qui répond aux aspirations et attentes des professionnels du secteur et garantit le droit des citoyens à une presse transparente, moderne et sérieuse. Lancé en présence des présidents des deux Chambres du parlement, de membres de gouvernement, des professionnels du secteur et des acteurs de la société civile, ce débat implique, dans un premier temps, des parlementaires et professionnels avant de s'élargir aux autres composantes de la société.