Un rapport de Scotland Yard a épinglé les médias britanniques pour "le rôle qu'ils jouent dans la montée de l'islamophobie et les attaques contre les musulmans, notamment à Londres", rapporte jeudi The Guardian. Le rapport, établi par l'ancien chef de l'unité anti-terroriste de Scotland Yard, en collaboration avec l'Université d'Exeter, souligne que les auteurs des attaques contre les musulmans sont influencés par les "images négatives des musulmans véhiculées par les médias influents, extrémistes ou nationalistes". Les attaques contre les musulmans à Londres varient entre insultes sur la voie publique et menaces de mort, précise le rapport. Sans désigner d'une manière précise aucun organe de presse, le rapport indique que le livre intitulé "Londonistan", de la journaliste Melanie Phillips a joué un rôle primordial dans le façonnement d'une image particulièrement négative des musulmans. "Les portraits islamophobiques, négatifs et infondés qualifiant Londres de Londonistan et les musulmans de la capitale de terroristes, véhiculés par certains médias, ont servi de motivation pour des crimes haineux", écrit le rapport. Le document, qui se base sur les témoignages de victimes et de témoins de crimes haineux, ainsi que ceux d'agents de la police et d'anciens membres d'organisations extrémistes, a conclu que les musulmans sont plus exposés à ces actes de violence que les autres minorités établies à Londres. "Les personnes interviewées s'accordent que les musulmans de Londres constituent la cible majeure des actes de violence et d'intimidation par rapport aux autres minorités", lit-on dans le rapport, selon lequel les attaques sont généralement lancées par des bandes. L'étude est dédiée à un docteur musulman qui souffre de lésions cérébrales dues à une attaque par une bande de jeunes, membres d'une organisation d'extrêmes droite.