"Le système judiciaire Marocain et la question de l'adaptation aux critères internationaux en matière des droits de l'Homme" a été le thème du 3ème colloque régional organisé, jeudi à Marrakech, à l'initiative du Mouvement Alternative Citoyenne. Organisée en partenariat avec l'Association régionale des jeunes avocats et du Syndicat démocratique de la justice de Fès, et appuyé par l'Union Européenne (UE) dans le cadre du projet "Justice citoyenne au service des droits de l'Homme", cette rencontre se propose de permettre le rétablissement de la confiance entre le citoyen à l'appareil judiciaire. Ce conclave vise également à sensibiliser l'opinion publique et à lui permettre de prendre connaissance de ses droits et devoirs dans ses rapports avec l'institution judiciaire. S'exprimant à cette occasion, nombre d'intervenants ont été unanimes à souligner que l'adaptation des législations nationales aux critères internationaux en matière des droits humains doit s'opérer tout en tenant compte de l'impératif de la garantie de l'autonomie et de l'impartialité du pouvoir judiciaire, et ce dans le but d'assurer un procès équitable. Et de poursuivre que si le système juridique en tant que tel suppose la distinction entre la justice en tant qu'appareil d'une part, et pouvoir d'autre part, cela nécessite aussi un contrôle de ce système ainsi que du degré de sa garantie de l'équité, et ce par rapport aux critères internationaux en matière des droits de l'Homme, mais aussi des principes de la bonne gouvernance. Les conférenciers ont également tenu à indiquer que l'adaptation du système juridique à ces critères et principes doit être vérifiée à plusieurs niveaux à savoir: législatif, celui relatif au degré d'application de la loi, et enfin au niveau de l'exécution des lois et des décisions de justice. Et de conclure que la garantie d'une justice citoyenne suppose le respect par tous de ces critères pour une meilleure vulgarisation de la culture des droits de l'Homme. A noter que le projet " Justice citoyenne au service des droits de l'Homme" s'insère dans le contexte des réformes législatives et institutionnelles entreprises par le Maroc ces dernières années pour la consolidation de son édification démocratique, avec le concours de nombre d'intervenants dans le domaine des droits humains. Ce projet, qui concerne les régions de Fès-Boulemane, Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Tanger-Tétouan, cible, entre autres, les avocats et les juges, la police judiciaire et les associations agissantes dans le domaine des droits de l'Homme. Les conférenciers ont débattu également de "Autonomie du pouvoir judiciaire en tant que garante d'une justice citoyenne", et " La justice et les conditions d'un procès équitable".