La révision du cadre juridique régissant le Conseil de la concurrence de sorte à lui conférer un pouvoir décisionnel, devra permettre à cette institution de s'acquitter pleinement de sa mission dans la lutte contre l'économie de rente, a affirmé son président M. Abdelali Benamour. L'élargissement des compétences du conseil, à l'instar des instances similaires dans d'autres pays, lui permettra d'assurer pleinement une concurrence saine et loyale sur le marché national et de veiller au libre jeu des acteurs sur le marché, avec pour effets d'améliorer le climat des affaires et de renforcer le développement économique et social, a ajouté M. Benamour, dans un entretien au quotidien "Bayane Al Yaoum", publié mardi. Le président du conseil de la concurrence s'est dit rassuré, après l'audience que lui a accordée SM le Roi Mohammed VI, quant à la célérité que mettra le gouvernement pour présenter, lors de la session actuelle du Parlement, le projet de loi relatif au rôle du conseil. Il a mis l'accent sur l'importance cruciale de cette institution dans la consolidation de l'Etat de droit dans le domaine des affaires et la contribution à la mise à niveau et la modernisation de l'économie nationale. Le conseil, pour sa part, mettra tout en oeuvre pour assurer le respect et la consécration des principes de la concurrence loyale de sorte à améliorer le climat d'affaires dans le pays, attirer davantage l'investissement, conforter la dynamique de l'économie nationale et s'inscrire dans la dynamique actuelle enclenchée suite au discours royal du 9 mars dernier, a-t-il insisté. M. Benamour a fait savoir que l'institution qu'il préside dispose d'une équipe d'économistes et de juristes confirmés, qui sont en mesure de combattre l'économie de rente et les prévaricateurs. Le conseil s'emploiera ainsi à exercer pleinement ses compétences dans le cadre des réformes stratégiques, structurelles et sectorielles profondes pour la mise à niveau de l'économie nationale, a-t-il ajouté. Le président du conseil de la concurrence a signalé l'existence de lobbies puissants au Maroc qui sont réfractaires aux réformes entreprises dans le pays, voire même opposés à la volonté politique de l'Etat, ce qui implique davantage de rigueur et de fermeté pour faire face à cette réalité complexe. Par ailleurs, il a souligné que le conseil compte approfondir le débat sur la question de l'économie de rente lors d'un atelier, prévu le 21 avril courant, en prélude aux assises internationales de la concurrence, qui auront lieu du 14 au 17 décembre prochain à Tanger.