Le nom de Ouarzazate ne cesse de séduire les grands réalisateurs et producteurs internationaux du cinéma qui y trouvent un endroit idéal à l'abri des médias qui les suivent là où ils se déplacent. .-Par Hassan Harmas-. Cet atout augure d'une notoriété internationale vers laquelle Ouarzazate, dont le nom signifie "sans bruit", avance à pas sûrs. Et nombreux sont les grands cinéastes qui ont su apprécier à sa juste valeur le calme de Ouarzazate, qui en fait un endroit propice à la création. Dans les annales du 7è Art, Ouarzazate figure parmi les premiers sites de tournage. En 1897, elle abrite le premier tournage au Maroc avec "Le Chevrier marocain" de Louis Lumière, qui inaugure une tradition de tournages étrangers dans le pays. Peu de temps après, les tournages se multiplient avec "Le sang d'Allah" de Luitz-Morat (1922), et "Inch Allah" de Toussaint Franz durant la même année. A la fin des années fin 20, ce fut au tour d'autres réalisateurs, à part les Français, de venir tourner leurs films au Maroc, avec notamment "Quand les hirondelles reviennent chez elles" de l'Allemand James Bauer (1927). +UN REPERTOIRE RICHE EN FILMS CULTES+. Parmi les films cultes du 20è siècle, plébiscités par la critique et les cinéphiles, nombreux sont ceux dont les réalisateurs ont choisi de venir tourner à Ouarzazate des scènes, qui sont restées gravées en lettres d'or dans les annales du cinéma. "L'homme qui en savait trop", signé par Alfred Hichcock en 1955, "Sodome et Gomorrhe" de l'Italien Sergio Leone en 1961 ou encore "100.000 dollars au soleil" d'Henri Verneuil (1963), ont tous été tournés en partie au Maroc aux côtés du cultissime "Lawrence d'Arabie" du britannique David Lean (1962). Et les années se succédèrent ainsi, jusqu'à ce que Ouarzazate soit consacré, vers la fin du siècle dernier, comme haut lieu de tournage en Afrique. Les productions qui ont été tournées dans cette ville ont eu des succès retentissants et continuent à récolter les prix les plus prestigieux. Ce fut le cas, entre autres, pour "L'homme qui voulait être roi" du Britannique John Huston (1975), avec Sean Connery et Michael Caine, ou encore "La dernière tentation du Christ" de Martin Scorsese (1987), "Un thé au Sahara" de l'Italien Bernardo Bertolucci (1989) ou encore "Gladiator" de Ridley Scott en 1999. En ce début du troisième millénaire, Ouarzazate conforte son statut remarquable grâce à la confiance des grands producteurs. Dans la foulée, on cite le tournage de scènes de grands films, notamment "Apocalypse" (2001), "Mensonges d'Etat" de Ridley Scott (2007) ou encore "Le Prince de Perse" signé Mike Newell en 2008. +COMPETENCES HUMAINES ET EQUIPEMENTS MODERNES+. Le calme et les paysages de Ouarzazate ne sont pas les seuls atouts derrière son attrait et sa notoriété. Les infrastructures modernes et la compétence des Marocains dans les différents métiers liés au cinéma y sont pour beaucoup. Dans une déclaration à la MAP, M. Houssine Zouhri, responsable des studios "C.L.A" à Ouarzazate, a fait savoir que depuis l'inauguration de ces studios par SM le Roi Mohammed VI en 2005, les plus importantes boîtes de production sont devenues conscientes des véritables atouts cinématographiques dont dispose le Maroc. Ces studios, a-t-il poursuivi, comprennent deux plateaux de tournage de 2357m2 chacun, quatre ateliers des métiers de décoration totalisant 2400 m2, trois ateliers de production sur 2452 m2, un local de costumes et habillages, une administration, un restaurant d'une capacité de 200 repas/heure et un atelier architecture et décors. De telles infrastructures, a-t-il fait savoir, permettent le tournage de 4 à 5 superproductions mondiales par an. +OUARZAZATE DOTEE D'UN OUTIL PROMOTIONNEL INTERNATIONAL+. Conscient de l'importance des ressources naturelles et humaines du Maroc en matière de cinéma, le Conseil de la région de Souss-Massa-Draâ avait mis en place, lors de son précédent mandat, en collaboration avec le Centre cinématographique marocain, "la Ouarzazate Film Commission", une structure dotée d'un important budget et de cadres marocains compétents, avec pour mission de promouvoir la cité à l'échelle internationale. Aujourd'hui, cette action est visible à travers sa participation aux manifestations cinématographiques internationales, dont la plus récente est une participation au Salon International de Repérage de Séville.