La France soutient "fermement" l'intention d'Alassane Ouattara, le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, de poursuivre en justice les auteurs des exactions contre les civiles et les casques bleus en Côte d'Ivoire, a affirmé lundi la Primature française dans un communiqué. "La France soutient fermement l'intention du président Ouattara de poursuivre devant les juridictions nationales et internationales les auteurs des exactions commises contre les populations civiles et les casques bleus sur le territoire ivoirien", a précisé le communiqué rendu public à l'issue d'une réunion sur l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire, notamment après l'arrestation de Laurent Gbagbo, le président sortant. Lors de cette réunion, le Premier ministre François Fillon a réitéré le "plein soutien" des autorités françaises au président Ouattara dans la phase de reconstruction qui s'amorce, après "l'arrestation de Laurent Gbagbo par les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire" (FRCI, pro-Ouattara). Selon Matignon, "les défis que vont désormais devoir affronter le Président Ouattara et les autorités ivoiriennes sont immenses, du retour à leur domicile des réfugiés et des déplacés, au redémarrage de l'économie ivoirienne, en passant par le rétablissement de l'ordre public et des services collectifs de base et la conduite de la réconciliation nationale". M. Fillon a également réaffirmé "l'attachement des autorités françaises au plein respect de la volonté souveraine de la population ivoirienne, telle qu'elle l'a exprimée lors des élections présidentielles de la fin de l'année dernière". Lors de cette réunion avec des parlementaires, en présence des ministres des Affaires étrangères, Alain Juppé, de la Défense, Gérard Longuet, et des relations avec le Parlement, Patrick Ollier, le chef de l'exécutif français a rappelé le contexte ayant conduit le Président Nicolas Sarkozy, dimanche, de donner suite à la demande du Secrétaire général des Nations Unies que "les forces françaises poursuivent leur participation aux opérations conduites par l'ONUCI, afin de neutraliser les armes lourdes utilisées contre la population civile". "La situation en Côte d'Ivoire ces derniers jours s'était en effet profondément dégradée, marquée notamment par la multiplication des attaques à l'arme lourde perpétrées par les forces de Monsieur GBAGBO à Abidjan à l'encontre de la population ivoirienne, du personnel des Nations Unies, des missions diplomatiques étrangères et de l'Hôtel du Golf", rappelle la Primature française. "La situation humanitaire en Côte d'Ivoire et à Abidjan en particulier, dont près du quart des habitants a dû quitter son domicile, était en outre dramatique", ajoute le communiqué. Laurent Gbagbo, qui avait refusé depuis la fin de 2010 de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, dont la victoire à la présidentielle a été reconnue par la communauté internationale, a été arrêté lundi après s'être retranché plusieurs jours dans sa résidence à Abidjan.