La mission permanente du Maroc auprès des organisations internationales à Vienne a exprimé, mercredi, sa préoccupation de voir que plus de 80 pc de la population mondiale a un accès insuffisant aux analgésiques destinés au traitement de la douleur. Intervenant devant la 54è session de la Commission des stupéfiants au sujet de la coopération internationale pour assurer la disponibilité des stupéfiants et des substances psychotropes à des fins médicales et scientifiques, l'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des organisations internationales à Vienne, a souligné l'importance que revêt la disponibilité de ces substances en matière de prise en charge de la douleur et la nécessité d'établir le juste équilibre entre l'estimation des évaluations et les besoins réels. M. Omar Zniber a tenu à cette occasion à exprimer la préoccupation de la délégation marocaine quant aux informations contenues dans le rapport de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) qui atteste que 80 pc de la population mondiale a un accès insuffisant aux analgésiques destinés au traitement de la douleur. M. Zniber a affirmé que la délégation marocaine salue l'OICS "pour l'intérêt porté à cette épineuse question et pour l'élaboration de documents pertinents à ce sujet", ajoutant que la délégation estime que ces documents constituent une bonne base pour la mise en place d'une plateforme de discussion pour déceler les barrières réglementaires, social, économique et administratives qui entravent l'accès à ces substances mises sous contrôle international. Il a en outre formé le vœu de voir le débat à ce sujet couronné par l'identification des mesures d'accompagnement et par des propositions de solutions réelles et surtout applicables, appelant l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et à l'OICS à jouer un rôle important en matière d'accompagnement et de formation. Pour l'ambassadeur, "les politiques nationales d'approvisionnement doivent intégrer dans la liste des médicaments essentiels, les produits destinés à soulager la douleur", mettant l'accent sur "l'importance de l'accessibilité économique, car il ne suffit pas que le produit soit disponible mais encore faudrait-il qu'il soit accessible à un prix abordable". M. Zniber a rappelé à ce propos les mesures prises par le Maroc pour améliorer la disponibilité et l'accessibilité de ces substances tout en évitant leur détournement dont "l'élaboration d'une loi cadre relative au système de santé et à l'offre de soins garantissant notamment le droit à la santé, la disponibilité et l'accessibilité aux médicaments, les droits de personnes atteintes de Sida et les toxicomanes, et l'établissement d'une carte sanitaire pour assurer une répartition géographique des hôpitaux et pharmacies. Il a également cité l'élaboration d'un nouveau cadre juridique relatif aux stupéfiants et aux psychotropes dans le cadre de l'harmonisation avec le droit international, l'élaboration d'un nouveau système de fixation des prix des médicaments, ainsi que l'adoption d'un arrêt ministériel en 2002 imposant l'obligation aux établissements pharmaceutiques de disposer d'un stock de sécurité, dans le cadre du suivi des ruptures. "En ce qui concerne les mesures d'ordre administratif, le Maroc a notamment mis en place un observatoire national de l'approvisionnement et la lutte contre les ruptures", a fait observer M. Zniber, relevant qu'"un observatoire de suivi des tendances de la consommation des stupéfiants et des psychotropes verra bientôt le jour". Outre ces mesures, le Maroc accorde également une attention particulière à la formation des professionnels de la santé et leur implication dans ce processus, a-t-il dit.