Le Maroc a présenté sa nouvelle stratégie d'éradication des cultures du cannabis devant la commission des stupéfiants de l'ONU à Vienne. Le Royaume demande plus d'implication de la part de ses partenaires. Le Maroc érige la lutte contre le trafic de drogue en priorité nationale et essaie de mener à bien une nouvelle stratégie d'éradication des cultures du cannabis en tenant compte des spécificités des populations des régions concernées. C'est ce qui ressort des déclarations de Omar Zniber, représentant permanent du Maroc auprès des organisations internationales basées à Vienne. Cité par la MAP, le responsable marocain qui s'exprimait devant la 49ème session de la commission des stupéfiants des Nations Unies a appelé la communauté internationale à plus d'implication dans les efforts du Maroc pour déboucher sur des alternatives aux cultures du cannabis. Le responsable marocain a produit une série de statistiques et d'éléments récents confirmant cette volonté du Maroc de renforcer sa lutte contre la drogue. Cette stratégie est axée notamment, en plus du renforcement des contrôles, sur l'éradication des cultures de cannabis en recherchant l'adhésion des populations concernées. Cela avait été le cas notamment, en 2005, avec le lancement du programme "Province sans cannabis". Ce programme, qui a démarré en juin 2005 à la province de Larache, a permis l'éradication de plus de 4.000 hectares dont près de la moitié dans le cercle de Ksar El Kébir. Omar Zniber a regretté que "la coopération internationale demeure extrêmement modeste et hésitante s'agissant de la mise en place et de la concrétisation du développement alternatif à la culture du cannabis", rapporte la MAP. Cette 49ème session de la commission des stupéfiants des Nations Unies intervient quelques jours à peine après la publication du rapport 2005 de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) qui avait à son tour salué les efforts du Maroc en matière de lutte contre le trafic de drogue. Selon les conclusions de ce rapport, les efforts du Maroc ont permis de réduire les superficies cultivées en cannabis de l'ordre de 10 % en 2004 par rapport à l'année 2003. La même réduction a été enregistrée, pour la même période, en ce qui concerne la production de résine de cannabis. L'OICS a appelé la communauté internationale, dans ce rapport rendu public le 1er mars 2006 à Vienne et à New York, à "soutenir autant que faire se peut" les efforts du gouvernement marocain dans ses efforts et notamment dans le cadre de la campagne d'éradication des cultures du cannabis lancée en mai 2005. Toutefois, le rapport de l'OICS relève que le Maroc demeure l'un des plus grands fournisseurs mondiaux de résine de cannabis. Le Royaume, à en croire ce rapport, est responsable de 40 % de la production mondiale de résine de cannabis et demeure aussi le principal fournisseur de l'Europe avec 80 %. En 2004, et sur les 1.500 tonnes de résine de cannabis saisies dans le monde, 87 tonnes l'ont été au Maroc.