Les participants à la 3ème rencontre des femmes magistrats tenue vendredi à Casablanca ont unanimement souligné les réalisations de la femme dans le corps de la magistrature et son rôle dans la consolidation de l'institution judiciaire. Sur cette rencontre sur le thème "Femme marocaine et approche genre", le ministre de la justice, M. Mohamed Taïb Naciri, a d'emblée mis en avant son importance dans la promotion de la condition de la femme selon l'approche genre et ce, a-t-il dit dans une allocution lue en son nom, aux fins de permettre aux femmes magistrates de bénéficier d'un statut privilégié à la hauteur de leurs compétences. Tout en affirmant que le développement humain durable ne peut se réaliser sans une participation conséquente de la femme dans tous les domaines de la vie sociale, politique et économique, le ministre de la justice a cependant déploré le fait que les femmes magistrates restent peu représentées au niveau du Conseil Supérieur de la Magistrature, soulignant en revanche la haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure les magistrates. Et le ministre de la justice d'assurer la volonté de son département de promouvoir encore davantage la représentativité de la femme dans le Conseil Supérieur de la Magistrature à l'instar de sa présence dans d'autres institutions et d'autres domaines. Sur cette rencontre organisée par l'Amicale Hassania des Magistrats, Mme Nouzha Skalli, ministre du développement social, de la famille et la solidarité, a souligné qu'elle se tient dans un contexte qui augure d'une meilleure représentation féminine au sein de cette amicale avec à la clé un quota de 25 postes qui a été accordée aux femmes magistrats élues par liste nationale et ce, en réponse aux hautes orientations Royales contenues dans le discours du 20 août sur la réforme de la justice. Ainsi, en plus des 14 élues directement, les femmes magistrates siégeant au sein de l'amicale sont aujourd'hui 39. Evoquant le discours Royal du 9 mars, Mme Skalli a mis en avant la place de choix que ce discours historique accorde à la volonté d'ériger la justice au rang de pouvoir indépendant et qui place également la question de l'égalité homme-femme au cœur des réformes et ce, à travers la constitutionnalisation de mesures garantissant l'accès des femmes aux mandats électoraux. Et de souligner que l'annonce de cette réforme majeure a été saluée par les grands pays du monde ainsi que l'Union Européenne, la Ligue Arabe ou encore l'ONU.
Une réforme constitutionnelle, a-t-elle dit, qui vise la consolidation de la démocratie et l'Etat de droit, l'élargissement du champ des libertés individuelles et collectives ainsi que le renforcement du système des droits de l'homme dans toutes leurs dimensions. M. Mustapha Fares, Premier président du Conseil Supérieur de la Magistrature, a mis en exergue les acquis cumulés aujourd'hui sur le plan de l'émancipation de la femme et son égalité avec l'Homme, soulignant que le Maroc compte par les rares pays dans le monde où la condition de la femme s'est beaucoup améliorée. Et d'expliquer que des mesures sur les plans législatifs et institutionnels ont été prises en vue de garantir l'équité et l'égalité entre homme et femme et ce, selon une stratégie nationale intégrant l'approche genre. Revenant sur l'apport et la portée historique du discours royal du 9 mars, M. Fares a estimé qu'il s'agit en l'espèce d'une véritable révolution portée par SM le Roi Mohammed VI, appelant à la mobilisation du corps de la magistrature derrière cet élan et ce désir de réforme constitutionnel. M. Mustapha Madah, Procureur général du Roi près du Conseil Supérieur de la Magistrature, a, pour sa part, souligné l'importance de cette rencontre-débat dans l'évaluation du chemin parcouru sur le plan de l'amélioration de la condition de la femme, indiquant que tous les rapports réalisés par des instances nationales et internationales se rejoignent sur un même constat à savoir que la condition de la femme marocaine s'est nettement améliorée surtout dans le domaine de l'éducation et de l'alphabétisation. Il a, à ce propos, fait remarquer que cette nouvelle situation a permis à la femme de conquérir des postes de responsabilité dans l'administration publique et de bénéficier d'une meilleure représentation dans le gouvernement et au sein de l'institution législative. M. Abdelhaq Abassi, Président de l'Amicale Hassania des Magistrats, a, de son côté, noté avec satisfaction l'importance de débattre aujourd'hui de l'approche genre, pilier fondamental dans la promotion de la condition de la femme avant d'indiquer que cette rencontre a été aussi marquée par l'hommage rendu à trois femmes magistrates qui viennent de prendre leur retraite, en l'occurrence Mmes Zhor Hor, Malika Laâbar et Aïcha Alaoui Mdghari.