Des victimes espagnoles des attentats terroristes perpétrés par le "Front Polisario", ont exposé leurs doléances et leurs récriminations, vendredi, devant la Commission européenne à Bruxelles, réclamant "justice" et "dignité". Elles ont également dénoncé, à l'occasion de la célébration de la VIIème journée européenne à la mémoire des victimes du terrorisme, "la complaisance sociale et institutionnelle à l'égard de cette organisation terroriste qu'est le Polisario au moment où leur cause ne reçoit que ostracisme et abandon", rapportent les médias espagnols. Intervenant à l'occasion de cette journée organisée par la commission européenne et le Réseau européen des victimes du terrorisme, la présidente de l'association Canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE), Lucia Jiménez, a dénoncé "l'intolérable double morale politique et institutionnelle et la complaisance sociale" à l'égard des bourreaux des victimes espagnoles. "Au moment où les familles des victimes espagnoles du terrorisme du Polisario ne sont toujours pas reçues officiellement par les responsables politiques qui ne se préoccupent pas de leur assurer défense, réparation, dignité et restitution de leurs droits humains, le Front Polisario, lui, est reçu par les organismes internationaux qui lui accordent des aides", a fustigé la présidente de cette ONG qui regroupe les familles des victimes espagnoles des attentats terroristes perpétrés par le Front Polisario dans les années 1970 et 1980. L'ONG a, par ailleurs, qualifié de "véritable humiliation pour les victimes espagnoles cette prétendue légitimité des contacts institutionnels, réunions politiques et subventions millionnaires de l'Union européenne et des gouvernements au Front Polisario, celui là même qui est le bourreau, l'assassin et le tortionnaire de centaines d'Espagnols". Selon l'ACAVITE, les actions terroristes menées par le Polisario dans les années 1970 et 1980 ont fait plus de 300 victimes espagnoles. Leurs familles, en majorité des Iles Canaries, attendent toujours d'être indemnisées par l'Etat espagnol pour les assassinats et les enlèvements perpétrés par le front du Polisario. En novembre dernier, l'ACAVITE avait demandé au parlement espagnol "la reconnaissance publique" des victimes espagnoles du terrorisme du "Polisario", en exigeant de mettre un terme à l'impunité des responsables de ces actes terroristes. "Notre devoir est de ne pas oublier la flagrante violation du respect de la vie humaine et des droits humains commis par le Polisario à l'endroit de ces Espagnols, dans leur majorité des Canariens, qui ont été oubliés durant plus de 35 ans par l'Histoire", estime l'ONG espagnole. L'association canarienne dénonce continuellement "l'impunité et l'absence de poursuites judiciaires à l'encontre des responsables du Polisario qui se déplacent librement en Espagne, reçoivent des subventions du gouvernement espagnol et sont même considérés comme des militants pour la liberté au grand désespoir des familles des victimes espagnoles". L'ACAVITE a été créée en 2006 pour obtenir justice et réparation pour les familles des victimes canariennes tuées dans les années 1970 et le début des années 1980 par les éléments armés du "Polisario". L'ONG, qui lutte également pour obtenir auprès de l'Etat espagnol et des organisations internationales et nationales une reconnaissance officielle de ces crimes, réclame un appui similaire à celui accordé aux victimes des actes de l'organisation basque "ETA" ou d'autres groupes terroristes.