1" (Fertilizer Market Bulletin). Les participants à ce conclave, dont les travaux prendront fin vendredi à Marrakech, ont indiqué que pour 65 pc de la population africaine, l'agriculture constitue la première source d'emplois et de revenus. Cette activité génère également de nombreux emplois indirects et occupe une place centrale dans l'économie, compte tenu de ses nombreux liens avec les autres secteurs non agricoles, ont-ils poursuivis, notant que ce secteur reste à la traîne en raison notamment, des politiques agricoles mises en place dans les années soixante-dix et quatre-vingt et qui ont mené à une impasse. Et de faire remarquer qu'en l'absence de mesures correctives rapides, cette situation pourrait constituer une des plus graves menaces pour l'avenir de l'agriculture africaine, d'autant plus que si la productivité se dégrade, la population, elle, s'accroît pour atteindre un milliard d'habitants, précisant que l'Afrique importe, aujourd'hui, les trois quarts de ses besoins viviers. La détérioration de la qualité des sols, manque d'infrastructures, et l'absence quasi-totale de formation et de connaissances agraires, tels sont quelque problèmes dont souffre le secteur agricole en Afrique. Les conférenciers ont pointé du doigt également la faible utilisation des engrais en Afrique, estimant que les agriculteurs africains n'utilisent que cinq à 10 pc de la quantité d'engrais utilisés dans d'autres régions en développement comme l'Asie. Il s'agit en fait d'une consommation d'engrais estimée à 8 kg par an par hectare, contre 120 kg en moyenne dans le monde. Ils ont tenu à souligner aussi que les conséquences de cette situation sur l'environnement sont aussi catastrophiques dans la mesure où, les sols faiblement fertilisés, s'épuisent très vite et l'agriculteur, du coup, défriche de nouvelles terres, ce qui engendre rapidement de graves phénomènes tel que la déforestation. Ce conclave, qui bénéficie du concours de l'Office Chérifien des Phosphates (OCP), se fixe comme priorité de définir les fondements en vue de cette révolution verte, tout en s'appuyant sur l'expérience des principaux producteurs, importateurs, distributeurs et détaillants d'engrais du continent. Etape importante pour pallier au développement du secteur agricole en Afrique, cette manifestation connaît la participation d'un aréopage de producteurs d'engrais, négociants, distributeurs, scientifiques et organismes de développent d'Afrique ainsi que des experts internationaux. Tout en cherchant à garantir l'utilisation pérenne et continue d'engrais, cette conférence, dont la 1ère édition s'était tenue en avril dernier à Marrakech, servira aussi d'occasion pour se pencher sur les perspectives d'une vraie révolution verte en Afrique et de constater les mesures déjà prises. En rapprochant les importateurs et les négociants d'engrais africains avec leurs pairs internationaux, cette conférence devra contribuer à la création d'un réseau qui favorisera le développement des mécanismes de marché au bénéfice des agriculteurs.