L'enjeu stratégique pour les femmes est d'être les co-actrices des choix politiques qui "détermineront le devenir à toutes et tous partout dans le monde et particulièrement en Afrique", a souligné, mardi à Tanger, la ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité, Mme Nouzha Skalli. Intervenant à l'ouverture du 1-er Forum des femmes élues locales d'Afrique, Mme Skalli a estimé qu'un meilleur partage du pouvoir entre les femmes et les hommes et la mise en place d'un partenariat hommes/femmes sont de nature à permettre de relever les défis de la lutte contre la pauvreté, l'analphabétisme qui taraudent le continent africain. Et d'ajouter que la dynamique de l'égalité constitue désormais un facteur de performance, d'innovation, de progrès, de développement durable et de richesse dans toutes les sociétés, notant que cette dynamique est susceptible de booster les économies dans le monde et de réaliser le développement humain escompté. La ministre a, par ailleurs, appelé à une large mobilisation pour que la défense des droits des femmes soit au centre des débats et que la dynamique de l'égalité aujourd'hui, soit le "dynamo" d'un monde nouveau, plus juste, plus humain et plus solidaire. De son côté, le président de l'Organisation des Cités et Gouvernements Locaux Unis d'Afrique (CGLUA), M. Tarayia Ole Kores, a souligné l'engagement de cette instance à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement, en particulier celui portant sur la promotion de l'égalité et l'émancipation des femmes, notant que la mise en place d'un réseau des femmes élues en Afrique figure parmi les priorités de l'Organisation. Il a estimé, dans une allocution lue en son nom, que la situation de la femme en Afrique a beaucoup évolué grâce notamment à la volonté politique, ajoutant que plusieurs pays africains ont adopté des mécanismes législatifs et organisationnels pour booster le rôle de la femme dans toutes les sphères de la société. La présence de la femme sur la scène politique et au sein des organes chargés de la gestion de la chose locale est une nécessité impérieuse et déterminante pour l'avenir de tout un pays, a-t-il dit. Pour sa part, la présidente des ONU-Femmes, Mme Michelle Bachelet a mis en exergue, dans une allocution lue en son, le rôle du leadership féminin dans la gestion de la chose locale. Elle a souligné, dans ce sens, la pertinence de l'expérience du Maroc, qui figure parmi les pays pionniers ayant réalisé tôt la nécessité de renforcer le rôle de la femme au niveau de la gouvernance. La responsable onusienne a relevé une augmentation notable dans le taux de la représentativité politique de la femme dans certains pays africains, tout en insistant sur le rôle prépondérant duquel la société civile doit s'acquitter en vue de contribuer à l'amélioration de la situation des femmes. Initié par l'organisation des Cités et Gouvernements Locaux Unis d'Afrique sous le thème "Millénaire pour le développement et bonne gouvernance : rôle et responsabilité du leadership féminin", Ce forum s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations issues de la dernière édition du Sommet Africités, tenu en décembre 2009 à Marrakech, appelant notamment à la mise en place d'un réseau des femmes élues locales d'Afrique. Le Maroc aspire à travers l'organisation de cet événement à promouvoir le leadership féminin en Afrique, expérience qui a donné ses fruits dans la société marocaine, mettant ainsi en lumière la nature progressiste du code de la famille, qui octroie à la femme la place qui lui échoit dans la société, une place égale à celle de l'homme et qui est en fait un élément central pour le développement et la croissance.