La mission du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) est "difficile mais pas impossible s'il y a une interactivité entre les acteurs associatifs, le gouvernement et les départements concernés", a estimé Mohammed Essabar que SM le Roi Mohammed VI a nommé jeudi secrétaire général du Conseil. L'objectif escompté pourrait être réalisé "si toutes les volontés du pays convergent vers la consolidation de l'Etat de droit et de citoyenneté, dans un Maroc où il n'y pas de place pour les violations des droits humains", a précisé M. Essabar dans un entretien diffusé au journal de la mi-journée de la chaîne 2M. Cette initiative constitue "une nouvelle étape qui doit s'inscrire dans le processus de réforme globale dans notre pays", a-t-il dit. Au sujet de l'ouverture du Conseil sur les différentes sensibilités, M. Essabar a indiqué que de par ses missions, le conseil doit veiller à mettre en place une composition "homogène, renouvelée et diversifiée prenant en compte les différents aspects du système des droits humains". Le caractère national du Conseil va se traduire par la création de conseils régionaux qui auront presque les mêmes missions et attributions que la structure nationale, dans le souci de consacrer la politique de proximité en matière de protection et de promotion des droits humains. Conformément à ses missions, le Conseil pourra également intervenir en tant que mécanisme d'alerte précoce dans toute situation de tension susceptible d'entraîner des violations des droits de l'Homme, outre les missions d'adéquation et de contrôlele, a-t-il rappelé. Le Conseil pourra à son initiative ou sur la base de requêtes, diligenter des enquêtes et examiner les situations d'atteinte ou d'allégations de violations de droits de l'Homme et convoquer, le cas échéant, toute personne susceptible de témoigner à cet effet. Le conseil adoptera les mécanismes d'action dans le domaine de droits de l'Homme et des institutions internationales à travers des commissions spéciales et des experts spécialisés. L'indépendance du CNDH a été renforcée, a par ailleurs insisté M. Essabar, relevant que conformément au Dahir de création, le président et les membres disposent d'une protection leur garantissant d'agir en toute indépendance.