Mme Assia Bensaleh Alaoui, ambassadeur itinérant du Royaume, a souligné que la démocratisation constitue une dimension intrinsèque du projet d'autonomie proposé par le Maroc pour le règlement du différend entretenu autour de son Sahara. Dans une déclaration à la MAP en marge d'un séminaire tenu, jeudi à Rome, sur le thème "Souveraineté et territoire: l'autonomie comme solution pacifique des différends", la diplomate a qualifié d'"indispensable" la conception de l'autonomie "dans un cadre de démocratisation avec une obligation de gouvernance par rapport à la capacité des populations concernées de pouvoir se gérer elles mêmes". Se félicitant de sa participation à ce séminaire qui a offert l'occasion d'un riche débat sur l'autonomie, la régionalisation et le fédéralisme fiscal, l'ambassadeur a mis l'accent sur le caractère "perfectible" de la proposition marocaine et sur l'intérêt de telles rencontres pour approfondir la réflexion et s'inspirer des expériences d'autres pays comme l'Italie. Ce processus est "éminemment complexe" et il faut réfléchir "aux solutions les plus appropriées et aux réponses les plus justes par rapport aux aspirations du Maroc, de ses composantes et de ses spécificités", a indiqué Mme Bensaleh Alaoui devant un parterre d'hommes politiques, d'intellectuels et de journalistes marocains et italiens. Il s'agit aussi, a-t-elle estimé, de réfléchir à la manière "de parfaire les réformes, qui ont été initiées pour pouvoir répondre aux aspirations de toute une jeunesse". L'ambassadeur avait auparavant détaillé les défis grandissants auxquels font face les Etats devant "la globalisation qui réduit considérablement leurs capacités à réguler le jeu mondial". Elle a évoqué, en outre, les menaces pesant sur la sécurité internationale, notamment "l'émergence d'acteurs non territoriaux". Elle a cité parmi ces réseaux transnationaux de criminalité, AQMI qui sévit dans la région du Sahel et "qui constitue une menace considérable non seulement pour ces Etats mais également pour l'Europe, avec les enlèvements " qui touchent ses ressortissants. AQMI représente aussi une menace "indirecte par toutes les implications que ceci risque d'avoir sur l'immigration et la problématique de la sécurité dans cette région", a-t-elle affirmé. "Face à ces défis qui dépassent les Etats les plus puissants, on s'interroge sur la problématique de l'autodétermination qui a été, d'une manière assez abusive, assimilée à l'obligation d'un référendum", a observé Mme Bensaleh Alaoui avant de s'appesantir sur la pertinence du projet marocain d'autonomie. Organisé par le Centre italien des Etudes pour la Conciliation internationale (CISCI), ce séminaire avait également été marqué par les interventions d'éminentes personnalités marocaines et italiennes dont M. Hassan Abouyoub, ambassadeur du Maroc en Italie, M. Nacer Benjelloun Touimi, ancien ambassadeur, professeur à l'Université Mohammed V, et MM. Luigi Vittorio Ferraris et Lucio Constanzo, respectivement président et secrétaire général du CISCI. Au nombre des intervenants italiens figuraient également M. Enrico La Loggia, président de la commission parlementaire pour la mise en application du fédéralisme fiscal, M. Antonio Martino, parlementaire, commissaire à la défense à la Chambre des députés, M. Piergiorgio Cherubini, ambassadeur d'Italie à Rabat et Mme Emanuela Del Re, fondatrice et de EPOS (international mediating and negotiating operational agency), professeur à l'Université La Sapienza de Rome. Des professeurs universitaires italiens, mais aussi MM Lucio Malan, membre de la Commission des Affaires constitutionnelles du Sénat, et Pasquale De Lise, président du Conseil d'Etat, sont intervenus sur le même thème. Ils ont expliqué dans le détail le modèle de la régionalisation mis en Âœuvre dans leurs pays et notamment le fédéralisme fiscal qui se trouve actuellement au centre des débats politiques. Ils ont également félicité les intervenants marocains pour leur ouverture d'esprit et leur disposition à approfondir la réflexion et le dialogue en vue de parvenir aux modèles qui correspondent le mieux à leurs spécificités nationales.