Les pays méditerranéens disposent de potentialités à même de leur permettre de réaliser un développement commun renforçant leur capacité concurrentielle et de constituer un axe d'équilibre dans le Monde, ont souligné, mercredi à Casablanca, les participants au Forum de Paris. Les Intervenants lors de la première session de cette rencontre, tenue sous le thème ''Etat des lieux de la Méditerranée'' , ont fait observer que ces potentialités, particulièrement d'ordre économique, financier et géographique, ont aidé les pays de la région à mieux faire face à la crise internationale. M. Anas Alami, Dg de la CDG s'est notamment interrogé sur les moyens les plus appropriés pour constituer un ensemble économique aux capacités concurrentielles renforcées et sur la possibilité de trouver un système financier efficace et sain avant, estimant que nombre de pays Méditerranéens ont besoin d'ouvrir davantage leur économie sur le monde. La crise a causé le recul des exportations et des investissements extérieurs étrangers dans la région et s'est également traduite par la baisse de l'activité touristique et des transferts des MRE, a-t-il ajoué. Il a en outre souligné la nécessité, lors de l'élaboration des stratégies devant faire face à la crise, d'accorder toute l'attention nécessaire au secteur bancaire, d'orienter les investissements vers les domaines les plus rentables et créateurs de valeur ajoutée et de mettre en place un marché interne répondant aux exigences de l'après crise. De son côté, Nicolas Baverez, avocat, économiste et universitaire, a fait savoir que le monde se retrouve devant une situation nouvelle dictée par des défis autres que ceux de l'après Crise Economique Mondiale, ajoutant que des questions restent posées quant à l'avenir de l'économie mondiale. Ces interrogations concernent notamment le maintien du système financier actuel ou son remplacement ou encore la création d'un nouveau système qui soit régional au lieu d'être mondial, a-t-il expliqué. Ces défis, communs aux pays du Sud et du Nord, imposent la maîtrise des politiques financières, la poursuite des efforts déployés au niveau local pour endiguer les effets de la crise, la bonne gouvernance dans la gestion du capital international, l'encouragement du savoir, la promotion de la croissance et le développement économie verte, a-t-il dit. Pour sa part, M. Mohamed Horani président de la CGEM, a mis l'accent sur l'importance et l'efficacité des actions entreprises au niveau national pour juguler les incidences de la crise internationale et accélérer le rythme des réformes. Il a également fait état de l'optimisme des opérateurs économiques nationaux et leur implication efficiente, dans le cadre du comité de veille stratégique, dans l'action visant à ce que le Maroc ne soit pas très impacté par la crise. Et M. Horani d'appeler à faire de ce comité une instance permanente du fait des capacités dont il a fait preuve et des décisions efficaces et promptes prises face à la crise, réitérant le soutien des opérateurs marocains à l'Union pour la méditerranée. M. Xavier Vidal Folch, directeur de l'information d'El Pais et président du World Editors forum, a expliqué comment l'Espagne a réagi face à la crise à travers un ensemble de réformes centrales portant sur un intérêt particulier accordé aux nouveaux et promoteurs secteurs, la mise à niveau des secteurs traditionnels notamment les plus rentables et la promotion du marché du travail. Face à la crise qui a fait trembler les grands, l'économie espagnole a fait preuve d'une sagesse et d'une grande capacité de résistance, a-t-il dit. Evoquant la situation de l'après crise en Méditerranée, M. Fathallah Sijilmassi, DG de l'Agence marocaine pour le développement des investissements, a noté que l'économie mondiale entame une nouvelle étape avec l'apparition de nouvelles puissances économiques et le probable élargissement du cercle des pays riches à des économies asiatiques ou sud américaines. Ces dernières se sont accaparées d'importants marchés dans le monde et ont comblé le vide laissé par les pays avancés du fait de la crise, a-t-il relevé, ajoutant que l'économie du 21-ème siècle s'orientera davantage vers le recours aux énergies renouvelables, le développement durable et les questions sécuritaires et sera marquée par la concurrence autour du savoir et le replacement de l'homme au centre des préoccupations économiques. Concernant le Maroc, il a indiqué que l'approche sectorielle, la transparence et la vision claire ont, eux aussi, aidé à éviter les répercussions négatives de la crise et ont garanti un développement équilibré dans plusieurs secteurs, soulignant que l'investissement reste le moyen idoine pour se prémunir contre les impacts de la crise. Plusieurs autres axes de travail seront traités lors de ce forum notamment '' Ou sont les lignes de force ? '', '' faut-il réformer la sphère financière", ou encore '' Le défi des hommes ''. Cette manifestation est organisée par le Groupe Eco-Médias, en partenariat avec la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et le groupe OCP.