8 pays d'Europe et d'Afrique s'est ouverte, mardi, à Naples (sud de l'Italie) pour débattre de questions ayant trait à l'immigration clandestine, à la traite des êtres humains, au trafic de drogue, à la criminalité organisée et au terrorisme. Après une allocution de bienvenue du directeur central de la police italienne de l'immigration et des frontières qui s'est réjoui de cette rencontre en tant que cadre fécond d'échange d'expériences, le chef de la police italienne, Antonio Manganelli, a mis l'accent sur l'importance des thèmes à l'ordre du jour et sur la nécessité de l'instauration d'une coopération fructueuse au niveau international pour combattre les diverses manifestations criminelles. Il a insisté également sur l'importance d'"agir sur la situation économique", soulignant que "la prévention constitue l'arme la plus efficace pour contrecarrer la dégradation dans les zones subsahariennes, la criminalité organisée et l'exploitation sexuelle". Insistant sur l'intérêt de la coopération, Manganelli a évoqué la possibilité pour la police italienne d'initier "des cours de formation pour les polices locales, une assistance avec fourniture de moyens et des échanges de fonctionnaires pour une meilleure collaboration internationale". La lutte contre les groupes criminels passe par la conclusion d'accords bilatéraux puisque c'est "en travaillant ensemble qu'on peut obtenir de meilleurs résultats concrets", a-t-il estimé en invitant, en dépit des différences de législations, à l'harmonisation des méthodes de travail et à la conduite d'enquêtes communes pour contrer la montée de ces fléaux. Les travaux de la première séance de cette conférence de deux jours, à laquelle participent également plusieurs organismes internationaux de sécurité, ont été marqués également par des interventions du directeur d'Europol, du vice-président d'Eurojust, du ministre libyen de l'intérieur, du directeur de l'Organisation internationale des migrations ainsi que de représentants du haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et de la Commission européenne. La conférence, qui poursuivra ses travaux à huis clos en présence de quelque 300 délégués, devait se scinder ensuite en quatre groupes. Consacré à l'immigration, le premier groupe se penchera sur les thèmes : "Continent africain, l'origine et le transit des flux migratoires vers l'Europe à travers la Méditerranée" et "Les phénomènes migratoires internes au continent africain, évaluation de la menace, initiatives bilatérales, multilatérales et les moyens d'y faire face". Le deuxième groupe, dédié à l'examen de la question de la traite des êtres humains et de la criminalité organisée, se penchera, quant à lui, sur " les réseaux criminels impliqués dans le trafic d'émigrants : techniques d'investigations préventives et répressives, avec référence en particulier aux flux provenant de la Grèce et d'Afrique Centrale vers l'Europe". Le groupe s'intéressant au trafic des stupéfiants planchera, pour sa part, sur le thème : "Continent africain : nouveau carrefour du narcotrafic vers l'Europe". Le quatrième groupe, réservé au Terrorisme, examinera, enfin, le thème "Cyberspace, quelle nouvelle plate-forme pour la radicalisation ?". Ont été également conviés, en tant qu'observateurs à cette conférence, des responsables du FBI, des agences américaines DEA (chargée de la lutte contre le trafic de drogue) et ICE (chargée des phénomènes criminels liés à l'immigration) ainsi que de pays des continents américain et asiatique.