Les manifestations, déclenchées depuis 10 jours en Egypte pour réclamer le départ du régime égyptien, continuent de susciter les inquiétudes de la communauté internationale qui ne cesse de multiplier les appels pour une "transition immédiate du pouvoir ". A Londres, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon s'est dit jeudi "inquiet de la violence croissante "en Egypte, soulignant que la transition devait débuter "maintenant". "Les manifestations témoignent d'une grande frustration de la part de la population égyptienne depuis deux décennies", a estimé M. Ban, exprimant ses inquiétudes face à la montée des actes de violence contre les "manifestations qui sont totalement pacifiques". Pour leur part, les Etats-Unis ont insisté sur "la nécessité pour le président Moubarak d'engager sans délai la transition du pouvoir". A cet égard, le président américain Barack Obama a indiqué avoir dit à son homologue égyptien Hosni Moubarak qu'une transition politique pacifique et calme devait débuter "maintenant" en Egypte. De son côté, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a condamné les "choquants" affrontements de ces deux derniers jours, en insistant sur le fait que "la transition doit commencer maintenant". Face à cette situation alarmante, plusieurs dirigeants européens ont appelé au début, "dès maintenant", du "processus de transition politique" en Egypte, condamnant "tous ceux qui utilisent ou encouragent la violence" dans le pays. Dans une déclaration commune, le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel, et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, et ses homologues britannique David Cameron et espagnol José-Luis Zapatero, ont réclamé qu'un processus de transition en Egypte commence "dès maintenant". "Nous observons la dégradation de la situation en Egypte avec une extrême préoccupation", ajoutent-ils dans leur déclaration communiquée par l'Elysée. "Les Egyptiens doivent pouvoir exercer librement et pacifiquement leur droit de manifester et bénéficier de la protection des forces de sécurité", soulignent-ils. Ces dirigeants européens ont aussi condamné "tous ceux qui utilisent ou encouragent la violence" en Egypte, théâtre d'un puissant soulèvement populaire, marqué par des heurts entre pro et anti-régime du président Hosni Moubarak. "Nous condamnons tous ceux qui utilisent ou encouragent la violence, qui ne fera qu'aggraver la crise politique que traverse l'Egypte. Seule une transition rapide et ordonnée vers un gouvernement à représentation élargie permettra de surmonter les défis auxquels l'Egypte doit faire face aujourd'hui. Ce processus de transition doit commencer dès maintenant", conclut la déclaration. Le président russe Dmitri Medvedev a, de son côté, souhaité un règlement pacifique de la crise en Egypte, au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue égyptien Hosni Moubarak. Medvedev a exprimé " l'espoir que la période difficile que traverse actuellement l'ami qu'est l'Egypte soit surmontée rapidement par un règlement pacifique et dans le cadre du droit des problèmes existants". La situation en Egypte a également fait réagir le ministre grec des Affaires étrangères Dimitris Droutsas et son homologue australien Kevin Rudd, qui ont appelé, lors d'un entretien à Athènes, les Egyptiens à "faire preuve de retenue" et demandé aux forces de sécurité de "s'abstenir de recourir à la force". Malgré ces appels, le président Moubarak au pouvoir depuis 30 ans, avait exprimé son intention de mener à terme son mandat constitutionnel, qui devra prendre fin en septembre dernier. Il s'est, par ailleurs, engagé à ne pas briguer un sixième mandat lors des prochaines élections présidentielles. Ces manifestations, éclatées le 25 janvier dernier, avaient fait une centaine de morts et de des dizaines de blessés.