Le territoire touristique du Maroc-Centre, qui regroupe les sites de Fès, Meknès et Ifrane, table sur des recettes touristiques de 19,3 milliards de dirhams (MMDH) à l'horizon 2020, contre 6,45 MMDH en 2010, a indiqué, jeudi à Fès, le délégué régional du tourisme, Youssef Tadlaoui Habibi. "La vision 2020 du secteur, dans sa partie réservée au territoire du Maroc-Centre, ambitionne d'accueillir pas moins de 2,8 millions de touristes, atteindre une capacité de 36.300 lits et de créer plus de 74.500 emplois directs", a souligné, M. Tadlaoui, qui s'exprimait lors d'une réunion consacrée à la présentation du bilan du secteur dans la ville de Fès et des axes de travail de la vision 2020. Il a tenu à rappeler, dans ce sens, que le concept du développement touristique de ce territoire préconise "le voyage au cœur de l'histoire du Maroc, faisant du territoire une grande destination culturelle internationale, enrichie par une offre nature et bien-être unique et exclusive, grâce à une complémentarité entres Fès comme étant un musée vivant, Meknès et Volubilis en tant que cités de deux empires et enfin Ifrane pour une cure de jouvence". Pour positionner cette destination au niveau international et en faire un véritable relais de croissance sur le culturel, le responsable a relevé que les capacités hôtelières devront croître fortement, grâce au développement d'hébergements authentiques dans les médinas de Fès et Meknès et à la création de resorts thématiques et historiques dans les deux sites. Ce positionnement nécessitera, selon lui, un effort considérable de mise à niveau urbaine et de réhabilitation du patrimoine, une offre d'animation authentique (musées, centres d'interprétation, réseau de SPA à base de produits de terroir, développement d'une filière thermale de rang international) et un développement du volet nature avec des hébergements écologiques et des produits novateurs et durables à Ifrane. Avant d'en arriver là, la vision 2020, a-t-il poursuivi, prévoit un nouveau schéma institutionnel qui préconise la mise en place d'un dispositif efficace de planification, de coordination et de pilotage simultané de tous les paramètres de l'équation touristique. Des Agences de développement touristique seront mises en place, dans ce sens, en vue de garantir la bonne exécution des feuilles de route régionales, développer l'attractivité globale des territoires, en direction des investisseurs et grands acteurs du secteur, promouvoir la compétitivité des territoires et assurer une orientation des professionnels locaux du secteur en fonction des tendances du marché mondial, a-t-il ajouté. Il a relevé, à cet effet, que le contrat programme national du tourisme sera décliné en contrats-programmes régionaux du tourisme qui seront élaborés au cours de l'année 2011, après à des concertations élargies au niveau local. Revenant sur le bilan de la mise en œuvre du plan de développement régional touristique, M. Tadlaoui a noté que ce plan a "le mérite d'avoir déclenché un dynamisme sans précédent" dans la capitale spirituelle, citant, à cet effet, une hausse de 21 pc du nombre des nuitées touristiques en 2010 par rapport à 2005, année de son lancement, une croissance de la durée moyenne de séjour, qui est passée de 1,8 jour en 2005 à deux jours en 2010 et une tendance positive des investissements hôteliers et touristiques. Sur ce dernier point, il a indiqué que plusieurs projets hôteliers d'envergure sont en cours de réalisation à Fès, pour une capacité globale de 1.414 lits et un investissement de plus de 400 millions de dirhams. La médina de Fès a connu également, selon lui, un essor positif en termes d'investissements dans la restauration et la conversion des anciens Riads en maisons d'hôtes, notant que 58 maisons d'hôtes classées sont actuellement opérationnelles, avec une capacité totale de près de 1.000 lits, et 20 autres projets sont en cours de réalisation. Le responsable a enfin indiqué que l'entrée des compagnies Low-Cost a eu un impact positif sur le trafic aérien à Fès, dans la mesure où le nombre de vols hebdomadaires est passé de 4 rotations par semaine en 2005 à 106 rotations en 2010. Pour le wali de la région Fès-Boulemane, gouverneur de la préfecture de Fès, Mohamed Rherrabi, le Programme de développement régional touristique (PDRT), aussi bons soient ses résultats, a encore besoin d'améliorations et d'ajustements", notant, dans ce sens, que des points comme le transport urbain, l'accès à la médina, la signalisation et la mise en Âœuvre effective de certains projets, comme celui de la place Bab Boujloud, nécessitent davantage de mobilisation". Il a appelé, à cet effet, à œuvrer à l'instauration d'une convergence entre le tourisme et d'autres secteurs clés de la ville, la création de nouvelles niches dans toute la région, la simplification des procédures administratives pour les petits projets touristiques et à la promotion de la qualité du produit touristique local. "Le développement de ce secteur passe par l'approfondissement du travail sur sept matrices essentielles, en l'occurrence la capitalisation des réalisations, la durabilité, la promotion, le renforcement des capacités, la convergence, l'animation et la mobilisation", a conclu M. Rherrabi. La Vision 2020 se fixe comme objectif de doubler la taille du secteur touristique, en hissant le Maroc parmi les 20 premières destinations touristiques mondiales. Huit nouvelles destinations touristiques vont naître dans le cadre de cette Vision, dont le territoire Maroc-Centre (Fès-Meknès-Ifrane). Les recettes touristiques devront être portées à 140 milliards de DH en 2020.