La persistance du conflit artificiel du Sahara marocain a engendré " un mariage d'intérêts " entre le polisario et Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), a affirmé vendredi à Marrakech, M. Charles Saint Prot, directeur de l'Observatoire d'Etudes Géopolitiques à Paris. "La revendication insensée d'un Etat séparatiste rejoint le désir d'AQMI d'avoir un débouché sur l'Atlantique", a indiqué M. Saint Prot lors d'une séance plénière dans le cadre de la 2e rencontre internationale sur la Sécurité en Afrique. "Le polisario et AQMI sont deux organisations terroristes impliquées dans les trafics locaux y compris la drogue", a-t-il soutenu, notant que de nombreuses études ont mis en exergue la collusion de plus en plus évidente entre le polisario et AQMI. Les complicités sur lesquelles ce mouvement peut compter sont essentiellement liées à sa véritable nature qui est avant tout une officine de grand banditisme, a-t-il expliqué, faisant observer que les deux groupes terroristes ont recours au recrutement de mercenaires, d'autant plus qu'ils sont tous issus de la même matrice algérienne. "Le polisario est une création algérienne, AQMI est l'ancien GSPC, ancien GIA algérien qui, selon certains, serait lui-même une création d'une branche des services algériens", a poursuivi cet expert. Les activités du polisario, a-t-il ajouté, constituent un grave facteur de déstabilisation dans la région du Maghreb, relevant que "cette agitation encouragée par un sponsor qui nuit de ce fait à la sécurité régionale vient s'ajouter au développement des activités terroristes d'AQMI". La lutte contre le terrorisme au Maghreb et au Sahel implique de mettre fin à l'agitation du polisario, a-t-il dit. Animé par plusieurs experts et chercheurs de haut niveau, ce panel a été dédié au thème : "complicités locales et alliés objectifs d'AQMI".