Le conflit sur le Sahara marocain entrave la nécessaire union du Maghreb Arabe et le développement de la coopération économique, politique et sécuritaire de pays frères, a indiqué, jeudi à Marrakech, le Directeur de l'Observateur d'études géopolitiques basé à Paris, M. Charles Saint-Prot. "Cette situation conduit le Maghreb à prendre du retard dans la mondialisation et à rester une zone d'insécurité", a souligné M. Saint-Prot lors du 1-er symposium international sur la sécurité en Afrique, organisé actuellement à Marrakech. Selon le chercheur français, la coopération intermaghrébine est également une obligation en matière de sécurité en raison des nouveaux risques de déstabilisation que font courir les groupes mafieux et terroristes dans l'espace sahélo-saharien. "La persistance du conflit, les dissensions inutiles qu'il crée, l'existence d'une milice armée de plus en plus incontrôlée ont des conséquences géopolitiques importantes" a-t-il expliqué, appelant à cesser d'aborder la question du Sahara selon des schémas obsolètes et des objectifs idéologiques dépassés. "Il est clair qu'un Etat +Sahraoui+ détaché du Maroc serait non seulement illégitime mais il serait dangereux car cela constituerait un grave précédent et un risque de balkanisation de toute la région", soutient-il. A l'heure où tout le monde sait qu'il faut construire de grands ensembles favorisant l'intégration et la coopération entre les Etats, il serait lamentable de voir se multiplier de micro-Etats artificiels, a ajouté le chercheur français, affirmant que la présence d'un groupe paramilitaire comme le "Polisario" vient ajouter un risque supplémentaire d'insécurité dans une région qui est la proie de la grande criminalité. Pour l'expert français, "la solution est simple, tout le monde la connait : c'est le désarmement du "Polisario" et un règlement définitif fondé sur l'initiative d'autonomie proposée par le Maroc". Placée sous le thème "La sécurité en Afrique : Défis et perspectives", cette rencontre a pour objectif notamment de promouvoir le dialogue entre les Etats participants, compte tenu de l'ampleur de la nature de plus en plus complexe et évolutive des enjeux économiques, environnementaux et sécuritaires en Afrique. Organisé durant trois jours par la Fédération Africaine des Etudes Stratégiques (FAES), ce symposium constitue une occasion pour les participants de débattre de questions ayant trait aux multiples défis sécuritaires et stratégiques auxquels sont confrontés les pays africains. Le symposium portera sur plusieurs axes notamment "Les menaces et vulnérabilités sécuritaires en Afrique", "Le terrorisme international et son impact sur l'Afrique", "Prévention et gestion des conflits en Afrique" et "La gouvernance du secteur de la sécurité en Afrique.