La Belgique parviendra-t-elle à former un gouvernement en ce début d'année de 2011, en dépit des divergences entre francophones et néerlandophones sur notamment une nouvelle réforme institutionnelle? Par Shéhérazade Alaoui Un conciliateur, le dernier en date désigné par le Roi Albert II, le socialiste flamand Johan Vande Lanotte, vient de présenter aux sept partis francophones et néerlandophones, susceptibles de former une coalition, un texte de propositions sur lequel ils devront rapidement et obligatoirement répondre. Certes, la crise politique belge perdure. Depuis le 26 avril 2010, le pays ne possède qu'un gouvernement chargé de gérer les affaires courantes, le même qui a dirigé toutefois avec brio la présidence tournante de l'Union Européenne. En ce janvier 2011, le seuil des sept mois a été atteint et le record de 2007 où le pays était resté sans formation pendant 194 jours est largement battu. Les causes des crises politiques cycliques en Belgique sont identiques et sont liées aux rapports de force entre les francophones, qui font bloc autour du Parti socialiste vainqueur des élections du 13 juin, et les néerlandophones qui se regroupent depuis les résultats du scrutin autour du petit parti nationaliste " la N-VA " (Nieuw Vlaamse Alliantie), sorti des limbes il y a à peine une dizaine d'années. Même si le citoyen belge oscille entre lassitude et résignation, la Belgique est aujourd'hui interpellée par les dirigeants des institutions européennes lui demandant de former un gouvernement. Dans son discours à l'occasion des fêtes de fin d'année, le Roi des belges Albert II avait lancé un appel aux responsables politiques pour qu'ils parviennent à trouver "un accord qui rassemble et qui tient compte des aspirations légitimes des uns et des autres". "Un accord où chacun est gagnant", a insisté le souverain belge, ajoutant que "si un tel accord se réalise, un nouveau gouvernement fédéral pourrait être constitué". De l'avis de plusieurs analystes politiques, trois éléments essentiels doivent être réunis pour obtenir un tel accord, d'abord la confiance entre les négociateurs, la capacité à nouer des compromis et la volonté d'aboutir. La Belgique ne pourra plus se permettre de rester pendant des semaines encore sans gouvernement. Le glas est le domaine économique focalisé sur l'élaboration d'un plan de quelque 22 milliards d'euros et donc le retour à l'équilibre budgétaire promis en 2015 par la Belgique aux autorités européennes sous l'étroite surveillance des marchés financiers.