L'artiste Raja Atlassi présente aux amateurs des arts picturaux, à la galerie Arcanes, ses nouvelles toiles qui représentent des "muses", sous le thème "Muses d'Orient", chevauchant différentes époques. "Impossible dès lors de les fixer, de les localiser, de leur assigner une place précise et stable, bref de les territorialiser", fait remarquer le critique d'art Chebbak. Sont mis en lumière dans cette exposition, qui se poursuit jusqu'à fin décembre, les "Carnets de Voyage", et les toiles que l'artiste décline en huit thèmes : "Hommage aux Portraits du Fayoum", "Fragments d'Andalousie", "Arcanes andalouses", "Evocation d'Ispahan", "Les Quatre Saisons", "Laylou Layla", "Les Livres ouverts", "Evocation des Villes Muses: Fès, Marrakech, Rabat". "Dans une posture que je souhaiterais que rien ne viendrait perturber, mes muses guettent le regard curieux, friand de connaissances et de rêves pour l'entrainer dans son monde merveilleux, l'éblouir et le laisser, enfin, aller, haletant et impatient, vers d'autres découvertes et d'autres enchantements", s'épanche l'artiste. Ses muses, elle désire les montrer au public "le regard pressé". L'artiste souhaite également "qu'elles ne se livrent à aucun échange". L'ensemble de mon exposition, explique Raja, est "porté par des muses qui se présentent les unes après les autres, trainant chacune dans son sillage mille et une histoires, mille et une énigmes". Examinant son travail, le critique d'art Mostafa Chebbak rappelle ce qu'est une muse : "Avec le temps et depuis les Latins, la muse renvoie à une femme qui, sans être particulièrement fatale ou érotomaniaque, inspire un poète, un artiste, un créateur quel qu'il soit dans l'élaboration de son oeuvre", explique-t-il. "Toutes ces images et ces références sont présentes d'une manière déclarée ou sous-jacente dans les Âœuvres" de l'artiste Raja, ajoute-t-il, faisant remarquer que les muses que Raja révèle au public, "circulent, cheminent, nomadisent, à travers les lieux et les époques". Il est pratiquement "impossible dès lors de les fixer, de les localiser, de leur assigner une place précise et stable, bref de les territorialiser", renchérit-il. Le choix des couleurs, de surcroît, "n'est pas moins évident (et) ces toiles, (qui) allient avec ingéniosité la technique mixte, le papier marouflé sur toile, le collage, la calligraphie, l'acrylique, le papyrus, la feuille d'or, sont nourries de pures effusions chromatiques", explique ce critique d'art. De formation littéraire (maîtrise en langue et littérature françaises), autodidacte en peinture, Raja Atlassi, native de Casablanca (1965), a déjà exposé au Maroc et à l'étranger notamment aux Emirats Arabes Unis, en France (Paris, Marseille, Limoges, Angers), et en Hollande à Rotterdam.