Les participants à la rencontre internationale sur "la croissance et le développement humain au Maroc" ont appelé, samedi, à l'amélioration de l'indicateur du développement humain (IDH) qui, tout en étant un acquis, ne reflète pas suffisamment les différences de développement des sociétés et des systèmes statistiques nationaux. L'utilisation de l'IDH pour le classement des pays est inappropriée et ne devrait pas être utilisée à cette fin, ont soutenu les experts à la clôture de cette rencontre de deux jours organisée par le Haut Commissariat au Plan en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). L'IDH doit tenir compte de plusieurs dimensions, introduire d'autres composantes et devrait être accompagné par des explications, tels des chiffres sur le PIB et la consommation effective par tête, ont-ils plaidé. L'accent a été mis sur la nécessité de rechercher la complémentarité entre les indices de développements et de trouver les meilleurs moyens pour démontrer les progrès réalisés par les pays. Selon les experts, l'élaboration d'un rapport sur le développement humain devrait se baser sur des échanges étroits avec la société civile pour mettre en exergue les progrès réalisés par les pays. Par ailleurs, le chef de la division statistique des Nations-Unies, M. Ronald Jansen a affirmé que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), qui sont couverts par une batterie d'indicateurs concernant les différentes dimensions du développement, offrent une image plus complète des performances du Maroc. Le Maroc a affiché une bonne croissance tout au long de cette décennie, a-t-il certifié, assurant que les progrès réalisés par le Maroc seront mentionnés par le rapport décennal sur la réalisation des OMD en cours d'élaboration par les Nations-Unies. Les experts ont été unanimes à souligner que la croissance économique soutenue des années 2000, dans le cadre d'une orientation sociale des politiques de développement, a favorisé une baisse du chômage et une réduction sensible de la pauvreté et de la vulnérabilité au Maroc. Ils ont affirmé que l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a été saluée comme une stratégie qui peut inspirer les pays en développement pour améliorer le niveau de vie de leur population. Les participants ont, en outre, mis l'accent sur les grands progrès réalisés par l'appareil statistique marocain, notamment la multiplication des enquêtes statistiques et l'élargissement de leurs champs de couverture, l'amélioration continue de leur méthode et de leur diffusion et la mise en place d'une comptabilité nationale de plus en plus achevée. Tous ces éléments, ont-ils dit, permettent l'élaboration d'études complexes sur le développement et l'évolution des conditions de vie des ménages, la réalisation d'analyses temporelles, spatiales et sociales de la répartition des revenus et des dynamiques de la pauvreté ainsi que la mise en place de modèles macro et micro-économétriques de simulation de différents scénarios de politiques publiques visant la réduction de la pauvreté et des inégalités. Ils ont souligné que cette richesse de l'outil analytique contraste avec le caractère réducteur de la mesure du progrès par le biais d'un seul indicateur à savoir l'indice de développement humain (IDH). Cette rencontre a été suivie d'une consultation régionale, à huis-clos, organisée par le PNUD en partenariat avec le HCP, avec les experts arabes et internationaux dans la perspective d'une réévaluation de l'IDH et la préparation du rapport annuel du PNUD.