Les avocats des membres de la famille victime du crime de Casablanca, dont la photo a été diffusée par ''Antena 3'' comme étant celle des événements de Laâyoune, ainsi que les défenseurs de Mme El Ghalia Bouasria et M. Abdesalam Ansari, donnés pour morts par l'agence ''Europa Press'', ont rencontré, mardi à Bruxelles, la directrice du Plaidoyer du Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme, Mme Sandrine Grenier. Cette rencontre a été l'occasion pour informer la présidente de cette organisation de défense des droits humains sur la violation ''flagrante" des droits des plaignants par les médias espagnols qui ont ''délibérément'' dénaturé et falsifié la réalité, et partant ont porté préjudice à ces victimes et à l'ensemble du peuple marocain, a déclaré à la MAP l'avocat Abdelkébir Tabih. Mme Grenier a été ainsi informée des réels événements survenus à Laâyoune et notamment l'exploitation fallacieuse de la photo de cadavres de la famille Rachidi publiée par le journal marocain ''Al Ahdat Al Maghribiya'' en janvier dernier. ''Nous avons mis l'accent sur l'exploitation par la chaine espagnole +Antena 3+ de la tragédie de cette famille pour induire en erreur l'opinion publique espagnole, avec l'appui d'une copie du journal marocain qui avait publié la photo de la famille en comparaison avec le cliché publié par ''Antena 3'', a précisé Me Tabih. Mme Grenier, a-t-il poursuivi, a constaté sans équivoque la manipulation par la chaine espagnole de cette photo, ajoutant que la défenseure des droits humains a insisté pour entendre directement certains membres de la famille présents lors de cette rencontre. Tout en relatant de façon détaillée comment ils ont vécu ce drame familial, les filles de la victime de ce crime crapuleux ont réitéré leur souhait que le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme s'occupe et accompagne toutes les démarches qu'ils vont entreprendre par voie de la justice afin de leur apporter notamment un ''réconfort psychique''. Dans une déclaration similaire, Me Abdelfattah Zahrach a souligné que cette rencontre a permis de souligner la dimension humaine de la tragédie vécue par ses clients, ajoutant que la diffusion de l'information par "Europa Press" de leur mort constitue une violation des chartes internationales des droits humains. Ces chartes, adoptées par la constitution espagnole et ratifiées par le gouvernement ibérique, a-t-il poursuivi, sont au centre des préoccupations du Réseau qui défend notamment les droits de la femme. Il a, en outre, indiqué que l'annonce de la mort de Mme El Ghalia Bouasria et M. Abdesalam Ansari a ''bouleversé non seulement les membres de la famille et les amis de mes clients, mais aussi ces derniers''. Il s'est dit "outré" que les médias espagnols, avec tous les moyens logistiques dont ils disposent, puissent dénaturer la réalité en annonçant publiquement la mort de ses clients dans les événements de Laâyoune. Dans un témoignage poignant, les filles de la famille victime du crime commis à Casablanca ont estimé que les victimes ont été doublement tuées par l'acte criminel lui-même ainsi que par la publication de la photo par Antena 3. De leur côté, Mme Bouasria et M. El Ansari ont indiqué que plusieurs des membres de leurs familles ont été attristés par l'annonce de leur mort, sollicitant l'appui du Réseau pour soutenir leur plainte auprès des instances juridiques belges et européennes et réparer le préjudice dont ils ont été victimes. Mme Grenier, qui était sensible aux doléances de la famille Rachidi ainsi que celles de Mme Bouasria et M. El Ansari, s'est engagée à présenter un rapport au président du Réseau Euro-méditerranéen pour les droits de l'Homme appuyé par les documents qui lui ont été soumis par les avocats.