L'ONG française de promotion des énergies renouvelables, GERES, Âœuvre en faveur d'une ''réduction significative'' de la consommation de bois de feu au Maroc, à travers le développement et la diffusion d'équipements domestiques performants, a indiqué son représentant à Rabat, Minh Cuong Le Quan. ES : Rachid Mamouni Dans un entretien à la MAP en marge de sa participation à la 16ème conférence de l'ONU sur les changements climatiques, qui se tient à Cancun (sud-est du Mexique), M. Le Quan a affirmé que les actions du GERES (Groupe Energies Renouvelables, Environnement et Solidarités) ciblent principalement les familles à faible revenu dans le milieu rural ayant des difficultés d'accès à l'énergie. Le GERES avait fait un constat selon lequel l'utilisation prépondérante du bois de feu par les populations rurales marocaines, notamment via des équipements à faibles rendements, entraîne des pénuries de bois dans de nombreuses zones et contribue à une dégradation globale du couvert végétal. De même, la collecte du bois reste une activité pénible le plus souvent dévolue aux femmes, note le GERES. Aussi, l'ONG française a décidé depuis 2005 d'intervenir pour développer des modèles agro-forestiers adaptés au contexte marocain et favorisant le maintien des terres agricoles et la gestion durable de la biomasse-énergie. Elle ambitionne de réduire de manière significative la consommation de bois de feu à travers la diffusion d'équipements énergétiques performants en milieu rural, a souligné le responsable de GERES à Rabat. En milieu urbain, le GERES œuvre pour la réduction et l'optimisation de la consommation de bois de feu des Hammams, en mettant en place une filière d'approvisionnement de qualité et en appuyant la diffusion d'équipements efficaces en énergie adossée à des modèles financiers appropriés. M. Le Quan note à ce propos que chacun des 7.000 à 12.000 Hammam existant au Maroc consomme quotidiennement environ trois tonnes de bois, souvent de mauvaise qualité, faisant des hammam le cinquième secteur pollueur au Maroc. L'expert français a précisé que sur les 13 millions de tonnes de bois consommées chaque année au Maroc, seule la moitié est renouvelable, le reste est absorbé par la dégradation définitive des forêts. Dans cette filière, l'action du GERES se concentre sur la diffusion de chaudières capables de réduire presque 40 PC la consommation actuelle de bois et l'amélioration de la qualité de bois livré au consommateur final. Le Quan a fait état également d'une action de son organisation, avec l'aide de sociologues marocains, pour changer le comportement des usagers des hammams, sans pour autant ''être en rupture avec les valeurs des gens''. Ce projet de gestion durable de la biomasse bois-énergie, doté d'un budget initial de 600 mille euros sur trois ans, s'adresse principalement aux femmes du monde rural, aux artisans locaux et producteurs de fours à gaz et aux distributeurs locaux d'équipements énergétiques. Le GERES a également initié en 2010 un projet de micro-financements d'environ 1,35 million d'Euros, destiné à promouvoir l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables au Maroc et en Egypte (Freeme). Ce projet met l'accent sur le renforcement des capacités institutionnelles des parties et l'accompagnement de micro-entrepreneurs et petits distributeurs pour commercialiser des équipements efficaces énergétiquement et développer des services énergétiques de proximité ou utilisant les énergies renouvelables (installation de panneaux photovoltaïques, chauffe-eau solaire). S'agissant du contexte des négociations au sein de la COP16 à Cancun, l'expert français a indiqué que le Maroc ''fait figure de bon élève en Afrique'' dans le domaine de la mise en œuvre du Mécanismes de développement propre (MDP), élaboré dans le cadre du Protocole de Kyoto, pour contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. GERES, qui avait vu le jour en 1976, œuvre à la préservation de l'environnement et l'amélioration des conditions de vie des populations, en donnant la priorité aux ressources locales, dans une logique de développement durable respectueux de l'homme et de son environnement.