Le Maroc a plaidé, vendredi, pour des concertations entre les organismes régionaux ou internationaux élaborant des rapports sur le développement humain et les pays concernés afin d'éviter les discordances souvent constatées entre les indicateurs adoptés par les uns et les autres. Au moment où la pertinence et les limites des indicateurs statistiques sont soumises à un examen, autrement plus expert, sur le plan international, il est nécessaire d'initier des concertations pour éviter les discordances souvent constatées entre les indicateurs adoptés par les organismes régionaux ou internationaux et ceux des pays concernés, a souligné, vendredi à Rabat, le Haut Commissaire au Plan, M. Ahmed Lahlimi. Dans une allocution prononcée à l'ouverture d'une rencontre internationale sur le thème : "Croissance et développement humain au Maroc", M. Lahlimi a affirmé que cette approche serait, aujourd'hui, d'autant plus pertinente que se développe un certain scepticisme sur la crédibilité de la statistique et que se sont multipliés, sous son label, des prétendus sondages contribuant à la confusion que ces produits suscitent, parfois, à l'occasion de leur publication. Qu'ils soient simples ou composites, les indicateurs statistiques restent, toujours, une expression nécessairement partielle et relative des réalités complexes d'un pays où se mêlent l'économique, le sociétal et l'environnement géopolitique, a-t-il expliqué, ajoutant qu'une large réflexion sur les limites et la portée de la statistique institutionnelle, se déroule actuellement à l'échelle internationale. Les enquêtes, études et outils de modélisation qu'exige la mise à niveau d'une statistique performante seraient particulièrement onéreux, a déclaré M. Lahlimi, précisant que c'est, cependant, le prix qui doit être payé pour se conformer aux recommandations internationales en matière, notamment, des délais de changement de base des comptes nationaux et d'actualisation des travaux qu'ils impliquent. M. Lahlimi a également exprimé la crainte que le développement que connaissent -et sont appelées à connaître- les statistiques dans les pays développés, n'accentue le décalage, déjà important de ces derniers par rapport aux pays en développement. Il a appelé à cet égard à l'augmentation de l'aide internationale destinée, en particulier, au renforcement des capacités statistiques et analytiques des pays en développement qui doivent faire davantage de progrès dans ce domaine, relevant que les statistiques mises à la disposition des opinions publiques, constituent, de ce fait, un facteur de démocratisation de la culture économique et de promotion d'une culture participative. Abordant les efforts et les performances du Maroc particulièrement depuis l'avènement du nouveau règne de SM le Roi Mohammed VI, M. Lahlimi a rappelé que le Maroc a fait le choix d'une économie de marché résolument ouverte sur la mondialisation avec une volonté politique active de maîtriser les effets excessifs de celle-ci par un effort laborieux de concilier croissance économique, réduction de la pauvreté et atténuation des inégalités sociales et territoriales. Le Maroc a parié audacieusement sur une dynamique de réformes sociétales et institutionnelles pour promouvoir dans la durée un développement humain à vocation participative, a-t-il souligné. Pour sa part, le directeur du bureau régional du PNUD pour les Etats arabes, M. Sunil Saigal a souligné que l'indice utilisé pour élaborer le rapport mondial sur le développement humain ne permet pas de mesurer de manière globale, complète et qualitative le niveau de développement humain dans un pays donné. Il ne s'agit que d'un instrument qualitatif de développement humain, d'autant plus qu'il ne reflète pas la situation globale au moment de l'élaboration du rapport. Il a ajouté que cette rencontre revêt un intérêt particulier car elle intervient au moment où le PNUD lance une série de consultations régionales et se situe dans une perspective d'enrichissement et de partage des expériences vécues par les uns et les autres. Ceci permettra de publier un rapport du développement humain qui reflète encore mieux les préoccupations du plus grand nombre de partenaires au développement et leurs vues sur les défis majeurs du monde, a-t-il relevé. Pour sa part, M. E.Dierckx de Casterlé, économiste et ancien représentant résident du PNUD au Maroc a mis l'accent sur le développement accéléré qu'ont connues les régions du sud du Maroc. Dans ces provinces, l'indice du développement humain croît à une vitesse double, a-t-il fait remarquer. Organisée par le Haut Commissariat au Plan en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cette rencontre a été marquée par la présence du président de la Chambre des Conseillers, M. Mohamed Cheikh Biadillah, de la ministre du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli, de députés, conseillers et de représentants d'organismes spécialisés de l'ONU et d'institutions internationales.