Le respect de la donne environnementale figure désormais parmi les critères d'évaluation de l'entreprise et de son produit, a fait savoir, mercredi à Casablanca, M. Said Mouline, directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER). De nombreux organismes et instruments de financement font de l'inscription du développement durable dans l'acte de production une exigence pour l'octroi des prêts ou l'estimation des risques liés à tout projet, a-t-il dit lors d'une table ronde sur ''la nouvelle politique environnementale dans l'entreprise''. M. Mouline, qui préside également la Commission de l'environnement de la CGEM et le Centre marocain de production propre (CMPP), a fait remarquer que le développement durable n'est pas seulement un surplus des coûts mais il peut être une source de gains à travers le recyclage et la revalorisation des déchets. Pour assurer la durabilité de l'entreprise, le manager doit anticiper et prendre en considération la place de plus en plus importante de l'environnement dans le processus de production ainsi que l'évolution de la législation qui réglemente l'acte de produire. Le cercle vertueux de l'environnement doit être, cependant, être inscrit dans une approche globale qui concerne tous les secteurs financiers, industriel, agricole, halieutique, énergétique, touristique ou encore celui des services, a noté M. Mouline. Toute législation dans le domaine doit penser la durabilité et la compétitivité économique mais sans oublier la dimension sociale et humaine de l'entreprise, a-t-il dit, ajoutant qu'il faut agir en matière environnementale non en projets mais en programmes qui donnent une visibilité à l'action et lui assurent un rendement avantageux financier et technique. M. Mouline, qui a rappelé que le respect de l'environnement a été érigé en préoccupation majeure dans le pays, a passé en revue les législations existantes ou en cours d'élaboration, évoqué l'élaboration de la Charte nationale de développement durable et fait état des soutiens apportés par le biais de plusieurs instruments comme le Fonds de dépollution industrielle FODEP, le Fonds National pour l'environnement (FNE) ou le Mécanisme de développement propre (MDP).