Le processus de régionalisation au Maroc ne cesse de se développer dans l'objectif d'asseoir les bases solides d'une régionalisation équilibrée, permettant de faire émerger des régions homogènes, a affirmé, jeudi à Rabat, le directeur de l'Institut des études africaines (IEA), M. Yahya Abou El Farah. Ce processus prend son cours tout en tenant compte non pas uniquement de la variable spatiale, mais aussi des réalités économiques, sociales et culturelles, a indiqué M. Abou El Farah, qui s'exprimait à l'ouverture d'un colloque international sous le thème " Régionalisation, gouvernance et développement local en Afrique", organisé par l'IEA en partenariat avec la fondation Hanns Seidel. Dans cette dynamique, a-t-il dit, l'année 2010 constitue pour le Maroc un tournant historique dans la gestion et l'organisation de son espace suite à l'instauration par SM le Roi Mohammed VI d'une commission consultative de la régionalisation dont la principale mission est de proposer un modèle maroco-marocain de régionalisation, inspiré par les principes de la solidarité et de la complémentarité. Pour sa part, le vice-président de l'Université Mohammed V Souissi, M. Fikri Benbrahim Noureddine, a estimé que les transformations qu'a connues le Maroc et les réformes politiques successives, ont toutes essayé de s'inscrire dans une démarche de décentralisation et de la démocratie de proximité. Le souci d'instituer la régionalisation au Maroc ne date pas d'aujourd'hui, ce processus a pris sa première forme en 1971 avec la création de 7 régions, a ajouté M. Fikri Benbrahim, précisant que les années 80 ont vu l'émergence du concept de gouvernance qui apparaît dès lors comme l'un des facteurs essentiels dans le domaine du développement humain durable. De son côté, la représentante de la fondation Hanns Seidel, Mme Juliette Borsenberger a souligné que le Maroc s'est engagé de longue date dans un processus de réformes visant à asseoir la bonne gouvernance locale, relevant que la Fondation observe, avec beaucoup d'intérêt, l'ambitieux chantier de la régionalisation avancée, lancée par SM le Roi au début de cette année. Elle a fait également observer que le terme gouvernance fait référence de manière générale à l'exercice de l'autorité économique, politique et administrative en vue de gérer les affaires d'un pays à tous les niveaux. C'est un mode de gestion qui se caractérise par la participation, la transparence et la responsabilité des acteurs en présence. Les maîtres mots sont la primauté du droit, l'efficacité, l'efficience et l'équité, a-t-elle conclu.