Le Maroc a appelé, à nouveau, l'Union européenne à "user de son influence" pour exhorter l'Algérie à assumer entièrement ses responsabilités quant à la protection de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud et des membres de sa famille. "Le Maroc appelle, à nouveau, l'Union européenne à user de son influence pour exhorter l'Algérie à assumer entièrement ses responsabilités quant à la protection de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, des membres de sa famille et ses proches, contre les sanctions collectives et arbitraires qui leur sont infligées par le +polisario+". Tel est le message adressé par le Maroc aux institutions européennes, à travers les démarches entreprises par l'ambassadeur du Maroc auprès de l'UE, M. Menouar Alem, auprès des principaux hauts responsables européens, dont MM. Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, Jerzy Buzek, Président du Parlement européen, José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne et Mme Catherine Ashton, Haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, ainsi que M. Steven Vanackere, vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. Le diplomate marocain a relevé que la sécurité et la dignité des membres de la famille de Ould sidi Mouloud "doivent être pleinement garanties conformément aux instruments internationaux pertinents, de même que leur intégrité physique doit être dûment vérifiée par le HCR, au moyen d'interviews personnalisées, isolées et non contrôlées par le Polisario et l'Algérie". M. Alem a souligné qu'il est inadmissible qu'un groupe ou un individu, quel qu'il soit, se voit éloigné des siens, exilé et déchu des garanties prévues par la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés, en sanction à ses opinions ou positions politiques. "Ceci constituerait un précédent immoral et dangereux, mettant en porte-à-faux tous les pourvoyeurs d'aide humanitaire, en installant une règle arbitraire qui voudrait que seuls bénéficieraient de cette aide, ceux qui veillent à ne jamais se départir de la ligne de conduite politique dictée par les gestionnaires des camps ou leur pays hôte", a-t-il ajouté. Et M. Alem d'insister que l'UE, qui possède des preuves du détournement de l'aide humanitaire par les dirigeants du "polisario" à des fins d'enrichissement personnel, ne peut permettre que cette même aide soit aujourd'hui détournée à des fins de contrôle et d'oppression des populations des camps. Il a souligné que "le HCR a besoin, plus que jamais, d'un soutien agissant pour pouvoir mener à bien son mandat à l'égard de Mustapha Salma, en lui rendant visite directement, en s'assurant que les membres de sa famille et ses proches bénéficient des garanties légales idoines, et en recueillant sa décision sans intermédiaire, quel que soit, du reste, le sens de cette décision". Tout en rappelant l'enlèvement de Ould Sidi Mouloud par le "polisario" et les services de sécurité algériens, en rétorsion à sa position favorable au plan d'autonomie proposé par le Maroc pour un règlement définitif du différend régional artificiel autour du Sahara, l'ambassadeur a attiré l'attention sur le caractère "fallacieux" de l'annonce faite par le "polisario", sous le poids de la pression internationale, relative à la libération du militant sahraoui et qui "demeure, à ce jour, contredite par les faits". "Comme on a pu le craindre à juste titre, l'annonce factice de la libération de Ould Sidi Mouloud était, en réalité, annonciatrice d'un net durcissement à son égard", a-t-il déploré, indiquant que tout en faisant diversion à une pression internationale continue, le "polisario" et les services de sécurité algériens se sont appliqués à mieux museler les camps de Tindouf, faisant du cas de Ould Sidi Mouloud un exemple pour tous ceux qui seraient tentés de se départir de leur ligne de conduite. "A la date de ce nouvel appel adressé par le Royaume du Maroc, l'Algérie et le +polisario+ s'emploient à forcer Ould Sidi Mouloud à l'exil, après qu'ils aient échoués à le faire renoncer à ses opinions politiques. Dans l'attente, ils le maintiennent aux arrêts en toute illégalité, dans la clandestinité de positions mobiles entre lesquelles il est continuellement balloté", a mis en garde le diplomate marocain. Il a fait savoir que "ni sa famille, ni les représentants du HCR n'ont, à ce jour, pu lui rendre visite pour constater son état physique et moral", ajoutant que l'étau a été resserré sur ses proches et les membres de sa tribu dans les camps, qui font l'objet d'une surveillance étroite et de nombreuses restrictions au mouvement et au rassemblement, de crainte de tout mouvement de solidarité. M. Alem a relevé que l'épouse de Ould Sidi Mouloud et les membres de sa famille "sont, eux aussi, sous le coup de mesures de confinement ayant même atteint son fils, expulsé de son école primaire pour avoir exprimé des inquiétudes sur le sort de son père". "C'est dire que le drame humain de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud se transforme en drame humanitaire, touchant tous ceux qui lui sont liés de près ou de loin", a-t-il ajouté. L'ambassadeur marocain a émis le vÂœu de voir l'UE, qui est le premier bailleur d'aide aux camps de Tindouf, "ne pas garder le silence devant une situation humanitaire aussi insoutenable". M. Alem a, par ailleurs, entrepris des démarches similaires auprès de plusieurs hauts responsables européens, dont des Commissaires européens, le Président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le Secrétaire général du Conseil de l'Europe, le Directeur exécutif du Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe, ainsi que les Présidents de la Commission des Affaires étrangères, de la Commission des Droits de l'Homme et de la délégation Maghreb du Parlement Européen.