La commémoration du centenaire du Cheikh Maoulainine a été l'occasion pour des personnalités marocaines et étrangères, réunies pour un colloque international à Tinzit, de revenir sur la vie, l'Âœuvre et le combat mené par un grand patriote et éminent savant contre le colonialisme et pour l'unité du Maroc. Intervenant à cette occasion, le ministre d'Etat, M. Mohamed El Yazghi a rappelé que le parcours de Cheikh Maoulainine Ben Cheikh Mohammed Fadel, né en 1831, symbolise l'une des pages glorieuses de la lutte contre le colonialisme qui était alors à son apogée. Homme de savoir, de soufisme et de jihad, il a réussi à unifier les rangs des différentes tribus pour déjouer les tentatives de séparatisme ourdies par les colonisateurs au sud comme au nord du Royaume, a-t-il indiqué. "La vie de ce grand patriote, qui a participé au combat mené par le Royaume contre le colonisateur français et espagnol, au Sud, au Centre comme au Nord, devrait servir aujourd'hui de modèle pour tous les Marocains", a indiqué M. El Yazghi. Le ministre, qui a ensuite rappelé la solidarité totale et le soutien inconditionnel du Maroc avec l'Algérie tout au long de son combat pour l'indépendance, a déploré que les dirigeants algériens aient ensuite choisi de contrarier les droits du Royaume, en perpétuant la politique du colonisateur par l'encouragement du séparatisme avec la création du "polisario". Au nom de la Ligue mondiale des chorfa Idrissides, M. Chahmoumo Idrissi de Libye, est revenu sur l'Âœuvre prolifique de Cheikh Maoulainine en tant que patrimoine universel, ainsi que le rayonnement de la zaouïa maînia fadilia dont il est le fondateur. L'orateur a, en outre, salué le combat contre le colonisateur et pour la préservation de l'unité de la Ouma et de l'Islam menée par cette grande personnalité, insistant sur la nécessité de s'inspirer des idéaux et des valeurs défendus par le défunt, en œuvrant pour l'unité maghrébine au lieu de succomber aux tentations du séparatisme inévitablement vouées à l'échec. Au nom de la coordination nationale pour la commémoration du centenaire, Mohamed Fadel Maoulainine a rappelé les liens indéfectibles, qui ont tout le temps existé entre le défunt cheikh, inhumé à Tiznit où il est décédé en octobre 1910, et le Trône Alaouite. Ces liens sont symbolisés, a-t-il dit, par le combat en commun mené contre les colonisateurs français et espagnol ainsi que par la sollicitude constante des différents souverains alaouites durant la construction de la ville de Smara et ensuite pour le rayonnement de la zaouïa et la diffusion des œuvres du défunt savant. A Tiznit, le colloque marquant ce centenaire est l'occasion pour d'éminents intervenants venus de Mauritanie, du Sénégal, du Qatar, des Emirats Arabes Unis, et de Grande Bretagne, ainsi que des universitaires marocains, de revenir sur les différentes facettes de la vie et de l'œuvre de ce descendant d'une famille de savants, reconnu pour sa grande maîtrise des sciences religieuses et des autres branches du savoir. Outre une exposition de livres et de manuscrits de l'auteur, le programme de la manifestation comporte une veillée religieuse au marabout de Cheikh Maoulainine ainsi qu'une soirée de chants soufis avec la participation de divers ensembles venus de différentes régions du Maroc.