Le dressement de tentes par des citoyens en dehors du périmètre urbain de Laâyoune revêt un caractère purement social, ont souligné des acteurs sahraouis. Dans des déclarations rapportées par le journal "Assahra Al Ousbouiya" dans son dernier numéro, ces acteurs ont également exprimé leur rejet catégorique de toute instrumentalisation de leur dossier à des fins politiques par une quelconque partie. Dans ce sens, M. Ahmed Talmidi de la Coordination des familles sahraouies sans logement et revenu, a indiqué que les causes qui ont poussé de nombreuses familles sahraouies à dresser des tentes en dehors du périmètre urbain de la Laâyoune "sont connues de tous", expliquant que "nos revendications sont justes et se limitent à notre droit à une vie digne, l'emploi et le logement en premier lieu". Il a ajouté que la Coordination est "un mouvement de protestation social", soulignant que cette protestation ne date pas d'aujourd'hui pour qu'elle fasse l'objet de tentatives d'instrumentalisation ou de mise en rapport avec un quelconque agenda, précisant que ce mouvement de protestation a été déclenché il y a cinq mois. De son côté, le coordonnateur provincial du parti de l'Union constitutionnelle, M. Mohamed Cheikh Nabat, a estimé que "la satisfaction immédiate des revendications des manifestants n'est pas réalisable", relevant qu' "ils aspirent à des solutions raisonnables, ce qui requiert des parties concernées de faire le nécessaire pour trouver un début de solution à cette question". Après avoir souligné le caractère purement social de leur action, il a appelé à la mise en place d'une commission chargée du traitement de ce dossier pour hater le retour des familles dans leurs foyers. Pour sa part, Mme Zahra Chakaf, une parlementaire du parti du Mouvement populaire, a indiqué que les revendications de ces citoyens ne concernent pas uniquement les provinces du Sud, mais sont partagées par les citoyens des différentes régions du Royaume, compte tenu du climat de liberté et de démocratie qui règne dans le pays et qui permet l'organisation de manifestations en appui à des revendications sociales. Mme Chakaf a évoqué à ce propos le problème de la tribu Guich Oudayas à Rabat, soulignant que ce genre de problèmes reste ordinaire et peut se poser dans n'importe quelle région du pays. Un journaliste d'"Assahra Al Ousbouiya" qui a fait le déplacement à Laâyoune, a quant à lui indiqué que les protestaires, qui sont tous originaires de la ville de Laâyoune, ont tenu à souligner que leurs revendications sont sociales et légitimes, rejetant toute politisation de leur dossier. Dans une déclaration rapportée par le journal, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri, a indiqué que le gouvernement accorde tout l'intérêt requis aux revendications de ces citoyens et se penche avec un esprit positif et volontarisme sur ce dossier. Le ministre a ajouté que toute personne qui tente d'instrumentaliser des dossiers sociaux pour servir des desseins séparatistes ne peut qu'être rejetée par la société marocaine.