La montée des dettes dans les pays riches engendre de nouveaux défis et plus de difficultés, rendant ainsi la croissance extrêmement fragile, ont souligné, samedi à Marrakech, les participants à une session plénière sur " la gouvernance monétaire et financière mondiale " organisée dans le cadre de la 3ème World Policy Conference (WPC). Les participants à cette session ont insisté sur l'adoption immédiate de décisions pour freiner la spirale inflationniste et d'accentuer le chantier des réformes financières où des progrès substantiels ont été atteints mais reste sujet à des difficultés liées, entre autres, à la question des institutions financières (banques), aux équilibres globaux, à la situation de l'endettement et au manque d'équilibre des balances commerciales. Les conférenciers ont mis l'accent également sur le besoin de consolidation différenciée selon les pays et les régions en prenant en considération leurs spécificités, relevant, à titre d'exemple, que les taux de change mettent davantage de pression sur les pays émergents. Pour une meilleure gouvernance économique et financière mondiale, il est désormais indispensable de réformer les institutions comme le Fonds Monétaire International (FMI) pour assurer une plus large représentation, ont-ils estimé. Les participants ont souligné également l'impératif de redéfinir par consensus, au niveau mondial, le concept de capital commercial et de garantir la transition de la situation actuelle vers la situation du régime pécuniaire permanent. Le président de la Banque Centrale Européenne M. Jean- Claude Trichet, a rappelé que le système financier international a été marqué ces vingt derrières années, par des transformations structurelles considérables sous l'impulsion des nouvelles technologies, et l'imprévisibilité de l'économie mondiale ainsi que par la modification dramatique des systèmes notamment au niveau de la prise des décisions. Une économie libre n'est pas possible sans la mise en place de règles adéquates aussi bien au niveau national qu'international et aucun marché ne peut survivre sans infrastructures institutionnelles, a-t-il expliqué, soulignant que la gouvernance mondiale se fixe comme premier objectif de réduire les coûts des transactions, ce qui requiert une approche pragmatique concernant les mesures à même de faciliter les échanges commerciaux. La WPC réunit quelque 150 hommes politiques, responsables d'organisations multinationales, présidents de grandes entreprises, éminents experts et chercheurs. Organisée par l'Institut français des relations internationales (IFRI), cette rencontre s'érige comme une plateforme indépendante de débat sur des questions de la gouvernance mondiale en rapport avec les défis de notre temps. L'IFRI est le premier think-tank indépendant français consacré à l'analyse des questions internationales. Il a pour mission de réunir acteurs et analystes de la scène internationale et de mener une réflexion libre et approfondie sur les grands enjeux contemporains. Les principaux thèmes à l'ordre du jour de cette édition portent notamment sur "les implications en matière de gouvernance des problèmes de climat, population et santé", "la gouvernance monétaire et financière", "la gouvernance économique et financière", "la gouvernance du cyberespace", "puissances émergentes et gouvernance mondiale" et "le G20 et son avenir".