Des personnalités politiques, des membres d'ONG internationales et des experts ont dénoncé, mercredi au siège de l'ONU, les conditions de vie abjectes et les atteintes systématiques aux droits humains dans les camps de Tindouf (sud de l'Algérie). En effet, plusieurs pétitionnaires, ayant demandé de s'exprimer sur la question du Sahara devant la 4ème commission de l'Assemblée Générale de l'ONU, ont été unanimes dans leur condamnation des violations flagrantes des droits de l'Homme, notamment du droit à la liberté d'opinion, d'expression ou encore de mouvement, qui perdurent dans ces camps. Le président de l'ONG Three Faith Forum, M. Sydney Assor, a dénoncé "l'injustice qui se poursuit dans les camps de Tindouf", faisant remarquer que "les prisonniers de Tindouf sont plongés dans la misère et dans la détresse" en raison du "détournement" de l'aide internationale par le polisario. "Cette aide ne parvient pas à ces camps car elle est détournée vers les marchés algériens, mauritaniens et d'ailleurs", a déploré M. Assor, notant que depuis le début de l'année 2010, 4.000 Sahraouis détenus contre leur gré à Tindouf, ont fui les camps vers le Maroc où les conditions de vie sont meilleures. Ce militant britannique des droits de l'Homme a, par ailleurs, critiqué les appels constants du polisario à l'aide internationale, alors que "les fonds débloqués sont consacrés à des fins militaires". "Des familles entières continuent à être séparées de leurs proches au Maroc pour servir les intérêts du polisario mais aussi de l'Algérie", a-t-il poursuivi, en s'indignant de "l'exploitation éhontée de la misère des populations de Tindouf" par ces parties. De son côté, le consultant suédois David Eriksson a fait remarquer que la situation dans les camps de Tindouf demeure inchangée depuis plus de 35 ans, et ce, en raison de "la corruption qui prévaut parmi les dirigeants du polisario" et des mauvais traitements infligés aux populations séquestrées dans les camps. Cette souffrance au quotidien "ouvre la voie à l'extrémisme, au terrorisme et au trafic de tout genre", a-t-il mis en garde, faisant allusion à la menace d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) sur la région sahélo-saharienne. Pour M. Eriksson, le plan d'autonomie proposé par le Maroc constitue la solution "la plus réaliste et la plus bénéfique" pour la fermeture de ces camps et le renforcement de la sécurité de la région afro-européenne. Pour sa part, la directrice de l'ONG britannique "Freedom for all", Tanya Warburg, a dénoncé avec force la tragédie humaine prévalant dans ces camps, notamment la privation "violente et brutale" de toute forme de liberté dans les camps de Tindouf. "Le polisario, appuyé par l'Algérie, empêche les Sahraouis de se rendre au Maroc pour voir leur familles", a-t-elle dit, dénonçant la "détention forcée de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants" dans ces camps et le déni de leurs droits les plus élémentaires depuis plus de 35 ans. Mme Warburg a, en outre, dénoncé les actes de répression menés par le polisario et son mentor l'Algérie contre toute personne exprimant "son appui au plan d'autonomie présenté par le Maroc", citant à cet égard le cas de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, enlevé le 21 septembre dernier, puis relâché suite à une mobilisation internationale en faveur de sa libération.