Les deux journalistes de l'hebdomadaire marocain "Assahra Al Ousbouiya", refoulés samedi par les services de sécurité algériens à l'aéroport d'Alger, ont affirmé avoir été soumis à un interrogatoire musclé et à une pression psychologique insoutenable, et ce depuis leur arrivée à Alger vers 14 H (heure locale). Dans des déclarations à la presse à leur retour à Casablanca dans l'après-midi de la même journée, Hicham El Medraoui (correspondant de l'hebdomadaire à Laâyoune) et Mohamed Laghrous (directeur de son bureau à Rabat) ont relaté avec grand émoi "le traitement inhumain" dont ils ont été victimes pendant les 22 heures de leur détention en garde à vue parmi les délinquants dans une salle de l'aéroport. La plus longue journée de leur vie durant laquelle ils ont été soumis à un interrogatoire musclé et à une pression psychologique insoutenable et ce, depuis leur arrivée à l'aéroport vers 14 H (heure locale) alors qu'ils étaient, comme l'assurent-ils, en possession de tous les documents réglementaires pour leur reportage prévu à Tindouf pour tenter de lever l'embargo médiatique auquel les populations séquestrées y sont soumises. Et d'indiquer que leur passeport et autres documents ont été confisqués ainsi que leurs téléphones portables. Durant leur garde à vue sous bonne escorte par au moins dix éléments de la sécurité, ils étaient même empêchés de satisfaire leurs besoins naturels sans aucune considération pour l'état de santé, le cas de Hicham El Medraoui qui souffrait d'une fièvre insoutenable et qui s'est vu refuser toute assistance médicale jusqu'à son arrivée ce samedi à l'aéroport international Mohammed V de Casablanca où il a été pris en charge. Sur ce traitement de la part des sécuritaires algériens, ils ont dit qu'il est la conséquence du simple fait qu'ils sont des journalistes marocains, avant de regretter "le mutisme des organisations régionales et internationales des droits de l'Homme sur ces exactions maintes fois répétées à l'encontre des professionnels de la presse qui ne cherchent qu'à faire leur devoir d'information en allant à la rencontre des organisations associatives et politiques et les populations séquestrées dans les camps de la honte, à Tindouf''. Les deux journalistes de l'hebdomadaire "Assahra Al Ousbouiya" ont été interpelés vendredi à l'aéroport Houari Boumediene à Alger. Ils comptaient se rendre dans les camps de Tindouf pour "suivre l'affaire de l'enlèvement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par des milices armées, dans le Sud-ouest algérien, et réaliser un reportage sur le quotidien de la population séquestrée dans les camps de Tindouf". Hicham El Medraoui et Mohamed Laghrous ont "été embarqués de force à bord d'un vol à destination de Casablanca par pas moins d'une vingtaine de policiers", a précisé la Direction de l'hebdomadaire qui dénonce les "mauvais traitements" infligés à ses journalistes. Arrivés vendredi matin à Alger, les deux journalistes ont "été interrogés à deux reprises" et "confinés dans une salle de l'aéroport sous la surveillance des policiers algériens".