Le Comité International pour les Prisonniers de Tindouf (ICPT, basé à Londres) a appelé mercredi l'Algérie à assumer la responsabilité de la sécurité de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, enlevé récemment par les miliciens du polisario à Tindouf (sud-ouest de l'Algérie). "L'ultime responsabilité de la sécurité de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud incombe aux autorités algériennes car le responsable du polisario a été kidnappé sur le sol algérien en violation des dispositions de la Convention de Genève sur les droits de l'homme", indique le Comité dans un communiqué, taxant l'acte d'enlèvement d'"inacceptable" et de "violation flagrante des droits de l'homme". Le kidnapping de M. Ould Sidi Mouloud "est une illustration claire de l'absence de toute liberté d'expression et de mouvement dans les camps de Tindouf", a souligné l'ICPT, taxant le polisario de "simple marionnette entre les mains de l'institution militaire algérienne". "Jusqu'à quand la communauté internationale continuera-t-elle a être induite en erreur par la mascarade des autorités algériennes", s'interroge l'ICPT, invitant cette même communauté à prendre conscience que "les habitants de Tindouf, qui continuent de vivre dans des conditions difficiles, sont utilisés par les autorités algériennes pour servir des fins politiques" "Il est temps de dévoiler les atrocités commises par l'armée algérienne dans les camps de Tindouf", conclut le Comité. Rappelons que plusieurs organisations et défenseurs de droits de l'homme britanniques et internationaux avaient dénoncé l'enlèvement de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, tout en appelant à faire la lumière sur son sort et son lieu de détention à Tindouf. Amnesty International (AI) a appelé la junte séparatiste du polisario à "clarifier le statut juridique et le lieu de détention de M. Ould Sidi Mouloud, soulignant que ce dernier "ne doit pas faire l'objet de représailles dans les camps de Tindouf, en Algérie". Amnesty a appelé le polisario à protéger M. Ould Sidi Mouloud contre toute détention arbitraire ou autres mesures de représailles pour le soutien qu'il a apporté publiquement au plan d'autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine. Estimant que "le soutien pacifique au plan d'autonomie ne doit pas être perçu comme un acte qui justifie les restrictions imposées à la liberté d'expression", Amnesty a, par ailleurs, souligné que le gouvernement algérien, en tant que pays abritant les camps de Tindouf, "assume la responsabilité de garantir le respect du droit à la liberté d'expression sur son territoire".