La Semaine du Maroc à la Mairie du 16-ème arrondissement de Paris, organisée en partenariat avec l'Ambassade du Maroc en France, a pris fin dimanche soir avec un grand concert de musique andalouse, symbole de la richesse du patrimoine culturel marocain aux influences diverses: arabe, berbère, juive, andalouse. -Par Amal Tazi. Le concert, animé avec brio par Françoise Atlan et Abderrahim Abdelmoumen, deux icones de cette musique issue de brassage des cultures et de la rencontre de différentes civilisations, reflète parfaitement cette diversité. Après s'être produits en solo, accompagnés de l'Orchestre Chabab Al Andalouss, ces artistes aux univers différents ont gratifié le public d'une prestation en duo inédite, qui leur a valu une standing ovation. Avec sa double culture et sa voix claire et limpide, Françoise Atlan illustre le croisement des traditions musicales judéo-espagnole et judéo-arabe. Etablie au Maroc où elle assure notamment la direction artistique du festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira, cette chanteuse française d'origine séfarade se distingue par sa capacité d'interpréter les noubas qui sont des chants habituellement réservés aux hommes. Invitée comme soliste des scènes majeures internationales (New York, Mexico, Bruxelles, Fès, Aix-en-Province etc.), elle collabore également avec de grands musiciens et ensembles. Plusieurs de ses disques ont été primés par la critique. Abderrahim Abdelmoumen, l'un des meilleurs interprètes actuellement de la musique andalouse, s'était lancé, quant à lui, dans l'exploration de cette musique après avoir baigné dans l'univers du chant soufi. Ce chanteur natif de Tanger compte de nombreux concerts et spectacles au Maroc et est régulièrement l'invité des festivals en France, en Espagne ou encore en Italie. Mais c'est la première fois où il s'est reproduit en scène avec Françoise Atlan et elle ne sera pas la dernière. Encouragés par l'accueil chaleureux du public, les deux artistes souhaitent renouveler l'expérience. Françoise Atlan a invité à cet égard le chanteur marocain à la rejoindre sur scène dès octobre pour un nouveau concert, dans le cadre du festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira. Avec une programmation aussi riche que variée, la Semaine du Maroc à Paris aura tenu son pari, celui de faire découvrir au public français "la richesse et la singularité de ce pays qui sait concilier la tradition et la modernité, le local et l'universel". Cette richesse, cette ouverture et cette diversité, le public a eu l'occasion de les retrouver dans les espaces de la Mairie du 16-ème arrondissement de Paris qui se sont transformés pour la circonstance en une véritable médina, sous les tentes caïdales et aux rythmes de la musique marocaine. Après un défilé de Kaftan haut en couleurs, qui a inauguré cet événement en mettant en avant le talent de la jeune styliste marocaine Kenza Nafy avec des tenues alliant "modernité et authenticité", le public a pu découvrir la richesse de la gastronomie marocaine et connaître ses secrets, à travers une présentation de Fatema Hal suivie d'un dîner dans une ambiance conviviale. La programmation musicale a compris, en plus de la soirée du chant andalous, un récital de musique classique du pianiste marocain Marouan Benabdallah, qui suit une carrière internationale. Il devra jouer prochainement à l'exposition universelle 2010 de Shanghai à l'occasion de la journée du Maroc.