La Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures a indiqué que les citoyens de l'Union européenne (UE) et ceux des régions sud et est de la Méditerranée ont des idées "communes sur l'espace et le patrimoine qu'ils partagent". Selon une enquête, dont des extraits ont été publiés mardi par le quotidien britannique Financial Times (FT), chacune de ces deux régions de la Méditerranée incarne toutefois des valeurs "nettement différentes" et des appréciations sur l'autre. Ce sondage sur les perceptions mutuelles, ayant couvert 13 pays du bassin méditerranéen et qui entre dans le cadre d'un rapport annuel sur les tendances interculturelles devant être rendu public mercredi, constitue une sorte de baromètre de la coexistence interculturelle dans la région. Plus de six personnes sur dix des régions sud et est de la Méditerranée estiment à titre d'exemple que la religion est primordiale dans l'éducation des enfants contre moins d'un sur six dans les pays de l'UE. Les conclusions de l'enquête laissent entendre que les initiatives engagées par l'UE à l'égard des pays de la rive sud demeurent à un stade "embryonnaire", indique le FT, soulignant que de grandes attentes sont nées après le lancement, il y a deux ans, de l'Union pour la Méditerranée (UMP), venue remplacer le partenariat euro-méditerranéen. Environ 3/4 des citoyens dans les régions sud et est de la Méditerranée pensent que l'UPM permettra de rendre leurs économies plus dynamiques et novatrices, qu'elle apportera une plus grande liberté, confortera l'égalité des sexes et consolidera l'Etat de droit. L'enquête a également révélé que malgré les flux migratoires du sud vers le nord, les citoyens des pays de l'UE et ceux des régions sud et est de la Méditerranée "entretiennent relativement peu de contacts entre eux". Pourtant, ils ont tous tendance à penser du bien de leur région commune, notamment en termes de mode de vie, note le sondage, estimant que les "Nordistes" expriment un plus grand intérêt pour les cultures des autres en comparaison avec les "Sudistes". Quelque 33 pc des Allemands se sont dits intéressés par la culture des pays du sud, contre seulement 9 pc des Egyptiens qui partagent ce point de vue à l'égard du nord. L'enquête, menée pour le compte de la Fondation Anna Lindh, a couvert la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne, la Suède, la Grèce, la Hongrie, la Bosnie-Herzégovine, l'Egypte, le Liban, le Maroc, la Syrie et la Turquie. Présidée par M. André Azoulay, conseiller de SM le Roi, la Fondation Anna Lindh a pour objectif de contribuer au rapprochement des peuples des deux rives de la Méditerranée. Depuis sa création en 2005, la Fondation a lancé et soutenu différentes actions ayant un impact significatif sur les perceptions des populations issues de cultures et de religions différentes.