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Le Maroc sur le cap du renforcement de son ancrage africain
Publié dans MAP le 30 - 07 - 2010

Fortement attaché à sa dimension africaine, le Maroc s'oriente résolument vers le renforcement de son ancrage sur le continent à travers une politique de coopération sud-sud érigée en choix stratégique, conformément à la volonté de SM le Roi Mohammed VI.
Cette nouvelle dynamique du Royaume envers le continent qui a pris un élan des plus remarquables sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI depuis son accession au trône, est la continuité et la consécration de relations séculaires fondées sur des modèles socio-historiques et spirituels ancestraux.
Outre les liens ancestraux qui remontent loin dans l'histoire et qui témoignent d'un rayonnement spirituel et culturel du Royaume au niveau du continent, l'histoire contemporaine atteste d'une forte présence du Maroc sur la scène africaine.
En effet, le Maroc, qui a été parmi les pays fondateurs de l'OUA, n'a jamais renoncé à ses engagements envers les pays du continent ou ménagé son soutien, tant moral que matériel, aux mouvements de libération africains. En témoigne, la tenue de la conférence de Casablanca et la rencontre des mouvements nationalistes des colonies portugaises en avril 1961 dans la capitale économique du Royaume.
Ce premier Sommet africain, tenu à l'appel de feu SM Mohammed V, avait connu la participation de plusieurs leaders du continent à l'époque, comme feux Gamal Abdenasser, Kouamé Nkrumah, Ahmed Sékou Touré et Modibo Keita.

-Une coopération à fibre humanitaire et solidaire-.
Actuellement, les orientations du Royaume en direction du continent africain sont empreintes de sincérité et d'un engagement ferme, ainsi que d'une réelle volonté du Maroc d'asseoir, avec les pays africains, une coopération solide et diversifiée. L'objectif est de faire du développement de l'Afrique une oeuvre collective, à la mesure des déficits sociaux et de développement dont souffrent ses populations, dans une aire géographique au grand potentiel en termes de ressources naturelles.
Le ton a été donné par le Maroc à l'occasion du premier Sommet Afrique-UE tenu en avril 2000 en Egypte. Dans une initiative unanimement saluée par la communauté des pays africains, le Royaume avait pris la décision d'annuler la dette que certains pays africains avaient contractée auprès du Maroc et de supprimer les obstacles tarifaires pour un accès hors barrières douanières des produits d'exportation de plusieurs pays du continent.
Pour bien traduire sur le terrain cette volonté, SM le Roi a entrepris des tournées royales dans plusieurs pays africains où le Souverain s'était enquis de plusieurs projets et programmes de développement, financés par le Royaume.
De la Mauritanie au Congo démocratique en passant par le Sénégal, le Burkina Faso, la Guinée équatoriale, le Cameroun, le Bénin, la Gambie, le Niger et d'autres pays, les visites Royales ont été autant d'occasions pour la signature de conventions et d'accords de coopération et le lancement de projets sociaux au profit des populations, en particulier en milieu rural et dans les zones reculées où les services sociaux font défaut et les besoins humanitaires sont énormes.
D'autre part, le Maroc a toujours répondu présent dans les situations d'urgence à travers l'aide humanitaire au profit des populations sinistrées. En atteste le pont aérien lancé récemment par le Maroc pour acheminer de l'aide humanitaire aux populations sinistrées par les inondations au Burkina Faso.
Le continent africain bénéficie également de plusieurs prestations fournies dans le cadre du développement humain durable après la création de la "Fondation Alaouite" qui se donne pour objectif de financer des programmes de développement dans les pays frères et amis et de fournir l'aide matérielle directe et logistique pour alléger les effets de catastrophes naturels (sécheresse, invasions de criquets pèlerins, maladies et épidémies).
A plusieurs reprises le Royaume a dépêché vers les lieux sinistrés des équipes médicales, civiles et militaires, pour conduire sur place de longues missions, médicales et paramédicales, en faveur des populations démunies.
Les dernières actions en date, le lancement de ponts aériens, courant 2009, pour acheminer de l'aide humanitaire au Niger et au Burkina-Faso, sinistrés par les inondations et les crises alimentaires.
-Formation et transfert de savoir-faire-.
Conscient du rôle primordial de la formation dans toute stratégie de développement, le Maroc a fait de la formation et du transfert du savoir faire le fer de lance de son action en faveur des pays amis de l'Afrique subsaharienne.
A travers l'Agence marocaine de coopération internationale, le Maroc mène une politique ouverte de formation des cadres africains dans les établissements universitaires du Royaume. Des profils formés dans les divers domaines de la science et du savoir sont ainsi un apport de grande importance aux besoins en ressources humaines qualifiées des pays africains attelés aux défis du développement.
Sur le plan de la coopération universitaire, le Maroc a triplé en 5 ans le nombre d'étudiants étrangers bénéficiant de bourses d'études marocaines. Des centaines d'étudiants originaires d'une quarantaine de pays africains affluent chaque année dans les diverses structures de formation du Royaume.
La coopération dans le domaine halieutique occupe, d'autre part, une place de choix dans la coopération avec les pays de l'Afrique subsaharienne, compte tenu du rôle central qu'occupent les ressources halieutiques dans les économies de plusieurs pays africains, notamment en Afrique de l'Ouest.
La majorité des conventions de coopération halieutique sont établies avec des pays d'Afrique de l'Ouest, à savoir, le Sénégal, le Gabon, la Guinée, la Guinée équatoriale, le Congo, le Congo Démocratique, la Côte d'ivoire, le Nigeria, le Ghana, l'Angola et le Cap Vert.
Aussi, le Maroc est la destination la plus prisée pour la formation maritime en raison de la qualité de l'enseignement maritime dispensée dans les établissements marocains spécialisés et l'adaptation de la formation au contexte local.

-Pluies provoquées, projet phare de la coopération Sud-Sud-.
Le programme de pluies provoquées, baptisé "Bawan" (pluies bienfaitrices en Wolof), illustre parfaitement ce transfert du savoir-faire marocain au profit des pays de l'Afrique subsaharienne.
A travers le programme Bawan, le Royaume apporte une précieuse contribution au programme sénégalais "la Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (Goana)" dont l'objectif est d'assurer au Sénégal la sécurité alimentaire et réduire son dépendance alimentaire.
Une équipe marocaine composée d'une cinquantaine d'ingénieurs, météorologues, techniciens et pilotes, est à l'oeuvre actuellement au Sénégal pour la sixième année consécutive du programme de pluies provoquées.
Plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest ont également bénéficié du programme de pluies provoquées. Avec une assistance des équipes marocaines, le Burkina-Faso s'est approprié la technique et dispose désormais de sa propre logistique pour l'ensemencement des nuages.
La technique des pluies provoquées introduite au Burkina-Faso depuis 1998, a permis à ce pays d'Afrique de l'Ouest de renouer avec les précipitations abondantes et à mettre sur pied une stratégie agricole à même d'assurer sa sécurité alimentaire.

-Des partenariats gagnant-gagnant-.
Du fait d'un contexte international marqué par l'intensification de la concurrence sur les marchés du Nord, le marché africain, en plein développement et disposant d'un énorme potentiel en ressources naturelles, pourrait constituer une niche stratégique pour les entreprises nationales.
Plusieurs entreprises marocaines ont pu s'implanter avec succès sur le marché de l'Afrique de l'Ouest, notamment dans les secteurs de la finance, du transport, de l'industrie pharmaceutique et des télécommunications.
Or, les échanges avec les pays de la région demeurent au dessous du potentiel des deux parties. La caravane marocaine de l'Exportation, qui a entrepris récemment une tournée dans trois capitales ouest-africaines, en a fait le constat avec les responsables locaux. Toutefois, les contacts initiés entre responsables marocains et leurs homologues de la région, ont permis de dégager une volonté commune de booster les échanges commerciaux bilatéraux dans une logique gagnant-gagnant.
L'aboutissement d'un accord avec l'espace de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA), en cours de finalisation, permettra de progresser dans cette perspective. Il permettra au Maroc l'accès à un marché de 200 millions de consommateurs, comme il permettra aux partenaires africains de vastes débouchées, le Maroc étant lié par des accords de libre-échanges avec de grands espaces économiques.


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