Le Festival International du Raï (FIR) connaît une évolution remarquable en termes d'organisation et de programmation artistique et ne cesse de confirmer sa notoriété, a affirmé la grande star du raï Cheb Faudel qui s'est dit en faveur de l'encouragement des jeunes talents pour assurer la relève. Cette manifestation culturelle enregistre au fil des éditions "une progression en termes de notoriété, d'organisation et de programmation artistique", a déclaré Faudel à la MAP quelques heures avant sa montée sur la scène du festival (samedi soir), mettant en avant la symbolique du thème retenu pour chaque édition, comme c'est le cas pour cette 4ème édition (22-24 janvier) qui met en valeur la diversité et la richesse des musiques des régions. "Il s'agit là d'un choix judicieux de la part des responsables de la programmation pour qu'il y est tout d'abord une évolution et un renouveau mais aussi pour satisfaire les attentes du public", a-t-il estimé, se disant "très content de participer cette année encore à ce festival". Et d'ajouter, "personnellement je me sens impliqué dans ce festival puisque j'ai assisté à sa naissance, et je me trouve obligé à chaque fois de donner le meilleur de moi-même afin de permettre aux festivaliers de vivre, le temps d'un concert, des moments intenses de musique et de bonheur". De ce qu'il réserve à ses fans lors de cette édition, Faudel, surnommé "le petit prince du raï" a fait savoir qu'outre "mes incontournables chansons, telles que Abdelkader ya Bouaalam, Je veux vivre et Tellement Nbghik, qui sont très sollicitées, je vais présenter des tubes de mon dernier album "Beld Memory" qui a connu, a-t-il dit, un grand succès dans plusieurs pays (Palestine, Maroc, Belgique, France, Angleterre, Canada, ...). Selon lui, "le disque commence vraiment à avoir un problème de téléchargement illégal". Entièrement chanté en langue arabe, ce nouvel album (début 2010) qui est un retour aux sources reprend des standards du raï. Faudel revisite les titres qui ont marqué son enfance, comme "Baïda mon amour", un classique du chanteur algérien Cheb Hasni, "Bambino" de Lili Boniche, "Zina" de Raïna Raï et "Le jour s'est levé" de Téléphone (groupe de rock français). Il a, par ailleurs, souligné l'intérêt qu'il faut accorder aux jeunes talents pour préparer la relève, et partant préserver et assurer la pérennité de cette musique et des autres genres musicaux, réitérant à cette occasion son entière disponibilité pour apporter sa contribution à ce projet. Faudel a de même insisté sur le rôle que peut jouer la musique dans la défense de certaines causes majeures, tels que la paix et le rapprochement entre les peuples, affirmant qu'il "croit fermement" à cette mission. "Je suis pour le rapprochement des peuples et si ma voix peut changer mais ne serait-ce qu'un millième de chose pour que la situation soit meilleure, notamment dans la région du Maghreb, je serais le plus heureux du monde", a-t-il conclu. Né en 1978 à Maintes-La-Joie en France, Faudel Belloua a découvert sa passion pour la musique lors de vacances en Algérie pendant lesquelles sa grand-mère l'initie au raï traditionnel. A l'âge de douze ans il intègre son premier groupe "Les Etoiles Du Raï" spécialisé dans les animations de mariages et fêtes de quartiers. Sa première vraie scène pro date de 1993 quand il chante en première partie de "Oihid". De son côté, M. Mohamed M'Rabet, président de l'Association Oujda Arts (AOA), qui organise le FIR en partenariat avec la wilaya d'Oudja, a expliqué dans une déclaration à la MAP que la réussite du festival est due, entre autres, à la qualité des artistes invités et des efforts engagés pour réunir les conditions à même d'assurer la promotion et l'évolution de cette manifestation, désormais inscrite dans l'agenda des mélomanes locaux, nationaux et étrangers. Soucieux d'apporter chaque année du nouveau à un public de plus en plus nombreux, les organisateurs ont décidé de célébrer lors de cette édition les musiques des régions en faisant venir, outre des vedettes du raï, des artistes confirmés et reconnus représentant différents genres musicaux, à savoir l'amazigh (Souss), le ganoui (Essaouira) et l'andalou (Andalousie en Espagne), a-t-il fait remarquer. L'image de l'Oriental en général et celle d'Oujda en particulier "a beaucoup changé ces dernières années aux yeux aussi bien des citoyens marocains que des étrangers et le festival du raï n'est que la cerise sur le gâteau".a-t-il poursuivi. "Ce changement est le fruit d'un travail qui a été fait en profondeur grâce à l'Initiative royale pour le développement de la région de l'Oriental, annoncée par le Souverain en mars 2003", a-t-il dit, relevant que le festival contribue amplement à la promotion touristique de la région. M. M'Rabet a, par ailleurs, mis l'accent sur l'importance qu'il faut accorder au domaine de la culture pour en faire un levier de développement, et ce à travers la mise en place d'un calendrier culturel riche et varié englobant musique, théâtre, peinture et qui soit étalé sur toute l'année.