Le monde rural a bénéficié, durant la dernière décennie, d'un intérêt particulier, et connu ainsi une nouvelle dynamique, grâce aux multiples projets qui y sont lancés et qui ont révélé sa vitalité et son potentiel. Qu'il s'agisse d'infrastructures routières, d'installations médicales, culturelles, éducatives ou sportives, de construction de logements sociaux, de l'approvisionnement en eau et en électricité, un intérêt grandissant est accordé à la prospérité et au développement du milieu rural, afin de le désenclaver et de lui permettre d'accompagner le processus de développement, global et intégré, que connaît le Royaume. A cet effet, le Maroc a pris une panoplie de mesures dans le cadre de stratégies, plans sectoriels ou programmes de développement pour promouvoir un monde rural conçu et mis en oeuvre avec les populations bénéficiaires, l'objectif étant de doter ce milieu des moyens adéquats pour devenir un acteur de développement local, de permettre aux populations rurales d'adhérer à un processus de dynamisme continu et de préserver et de valoriser le potentiel des zones rurales. Depuis Son accession au Trône, SM le Roi Mohammed VI n'a cessé d'accorder tout l'intérêt requis au développement rural en multipliant inaugurations et lancements de projets aux retombées socio-économiques et culturels significatives en milieu rural. En vue de développer cette vision et de la traduire dans les faits, le Souverain a effectué plusieurs visites dans des zones reculées, et lancé des projets visant à désenclaver ces régions et à pallier les déficits qu'elles connaissent en matière d'infrastructures et d'équipement. A cet égard, dans son message adressé à la Nation, le 3 avril 2000, SM le Roi Mohammed Vl a annoncé un ensemble de mesures visant à soutenir le programme exceptionnel destiné à atténuer les effets de la sécheresse et à favoriser un nouveau concept de développement rural. "Les données naturelles de notre climat et les aléas conjoncturels que subit notre économie rurale d'une façon chronique, et dont souffrent ceux qui en tirent leurs moyens de subsistance, nous interpellent effectivement a planifier pour une stratégie de développement durable pour le monde rural (...) Nous voulons que notre pays et nos fidèles sujets dans les campagnes soient a l'abri des manifestations imprévisibles du climat, à travers leur intégration dans un cadre social stable, ce qui implique une révision de nos plans de développement agricole et rural et de nos modes de production, afin de fonder ce cadre sur des bases renouvelées qui garantiraient, en dépit des aléas climatiques, l'autosuffisance alimentaire et de favoriser de nouveaux types d'activités économiques en milieu rural, aujourd'hui inexistantes, comme le tourisme, l'artisanat et les services". Le lancement, en mai 2005, par le Souverain de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), a été un véritable chantier de règne et fer de lance en matière de lutte contre la pauvreté en milieu rural, ciblant 360 communes rurales parmi les plus pauvres. Ainsi, une priorité absolue est accordée au désenclavement du monde rural à travers le lancement de projets et la prise d'une batteries de mesures concrètes pour valoriser les atouts du monde rural et créer les conditions d'une intégration effective des femmes rurales dans le processus de développement. En vue de concrétiser ces objectifs, un fonds de développement rural (FDR) a été mis en place et a apporté une véritable valeur ajoutée dans le financement des projets qui ont grandement contribué à l'amélioration des conditions de vie des populations rurales, et à la réalisation d'un développement intégré. Le FDR accorde la priorité aux zones dont les richesses n'ont pas été suffisamment ou pertinemment exploitées, dans le but de réaliser une complémentarité entre les différents programmes initiés dans le cadre de l'INDH en milieu rural. Un intérêt particulier est également accordé à la formation des populations, en particulier les jeunes pour améliorer leur compétitivité, développer le potentiel économique des zones rurales et préserver l'environnement. Les projets qui y ont vu le jour ont, de même, permis l'amélioration des conditions de vie des populations des zones montagneuses et la promotion de ses potentialités économiques, culturelles et environnementales. En effet, les zones montagneuses où vit près du tiers de la population marocaine, disposent d'atouts considérables et diversifiés et renferment plus de 3 millions d'hectares de terres pastorales et arables ainsi que 60 pc du patrimoine forestier. Elles constituent aussi une soupape de sécurité pour les équilibres environnementaux et un réservoir en ressources hydriques. La scolarisation des enfants en milieu rural occupe également une place de choix dans cette stratégie de développement rural. A cet égard, SM le Roi avait affirmé dans une interview à la revue Médina que cette question "constitue un volet important des interventions de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, car Nous sommes conscients qu'elle est au centre du développement du monde rural. C'est pour cette raison que nous sommes intéressés en premier lieu à la petite fille rurale qui connaît le plus grand taux de déscolarisation (...). Nous enregistrons avec satisfaction l'effet catalyseur de ce programme dont l'exemple commence à être suivi pour d'autres acteurs sociaux". La promotion et le développement du monde rural est, de fait, un objectif en marche, à la faveur de la dynamique qui y est initiée depuis une décennie dans le cadre d'une approche adaptée aux besoins des populations ciblées.